Mads Mikkelsen : « "Drunk" ne parle pas d'alcool mais d'amour »

Mads Mikkelsen, tête d'affiche du film « Drunk » au Festival Lumière de Lyon.
Mads Mikkelsen, tête d'affiche du film « Drunk » au Festival Lumière de Lyon.

Dans Un singe en hiver, un ex-alcoolique vétéran d'Indochine et un jeune pubard au c?ur brisé se liaient d'amitié au fond d'une bouteille. Voire de plusieurs. Gabin, Bébel, la côte normande, l'ode à la gnôle contre les bleus à l'âme, les punchlines avinées signées Michel Audiard? Tout un poème en verres. Alors que le 12e Festival Lumière fête cette année le centenaire du célèbre dialoguiste, on peut boire, pardon, voir en Drunk un digne descendant danois du classique d'Henri Verneuil. Dans ce nouveau long-métrage de Thomas Vinterberg (Festen, La Chasse...), l'alcool est aussi le moteur de l'intrigue et sert de carburant à quatre enseignants d'âge mûr décidés à redémarrer une existence au point mort. Guidés par un pseudo programme expérimental visant à tester la théorie d'un psychologue norvégien, Martin, Tommy, Peter et Nikolaj mettent à l'épreuve leur résistance à une consommation croissante de boissons diverses. L'appétit venant en buvant, les cobayes se prennent au jeu, retrouvent une joie de vivre perdue depuis trop longtemps et s'éloignent toujours un peu plus des rives de la sobriété, au risque de se noyer.

Lui-même entre deux eaux, Drunk nous déstabilise dans sa façon de tituber régulièrement entre deux chemins contradictoires ? l'ode à l'ivresse et le conte moral ?, sans jamais donner le sentiment d'avoir franchement choisi. Ce qui ne perturbe guère l'agréable ambiance douce-amère de cette agréable fugue en soûls majeurs, tant la direction d'acteur [...] Lire la suite