Madrid-Barcelone : la tutelle à tue-tête

Carles Puigdemont (au centre) et des membres de son gouvernement, lors de la manifestation du 21 octobre à Barcelone.

Après le déclenchement par Mariano Rajoy de l’article 155, qui confisque les prérogatives du Parlement catalan, les deux camps se défient plus que jamais. La réaction de Carles Puigdemont d’ici vendredi peut tout faire basculer.

Un cycle historique se termine. Quarante ans après la légalisation de la «Generalitat» (l’exécutif de Catalogne), que le franquisme avait réduite à néant en 1939, voici que cette même institution est sur le point d’être mise sous tutelle par Madrid. Sauf énorme surprise - à savoir que les séparatistes au pouvoir régional convoquent des législatives anticipées -, la Catalogne sera dès samedi pilotée par l’administration dirigée par le conservateur Mariano Rajoy. Une véritable humiliation pour l’immense majorité des 7,5 millions de Catalans, séparatistes ou non, lesquels ont toujours associé la «Generalitat» au symbole par excellence d’une certaine souveraineté. «Notre exécutif tel que nous l’avons connu ces quarante dernières années est en danger de mort. Nous nous trouvons face à un changement vertigineux de la politique espagnole, qui dépasse largement le cadre catalan», éditorialisait dimanche La Vanguardia, le quotidien de référence de cette prospère région. Une région désormais sur une faille sismique, sur le plan politique (l’imminente mainmise des institutions par le pouvoir central), ou économique (devant le spectre de l’indépendance, 1 200 entreprises ont déjà délocalisé leur siège social, et l’activité est en chute libre).

Poker menteur

Après l’annonce musclée de Mariano Rajoy, samedi, au terme d’un Conseil des ministres extraordinaire, selon laquelle «tout le poids de la loi va tomber sur les sécessionnistes ayant brisé la légalité», la Catalogne vit donc une situation d’exception. L’article 155, que le Sénat sera chargé d’orchestrer, n’a encore jamais été utilisé au cours des quatre décennies de démocratie espagnole. Il suppose la mainmise totale des autorités centrales sur une région «rebelle». Le chef de l’exécutif, Carles (...)

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