Madagascar, une élection présidentielle à haut risque

Des personnes se rassemblent à Antananarivo, Madagascar, le 2 octobre 2023, pour demander la destitution du président malgache Andry Rajoelina.  - Credit:Rafalia Henitsoa/Anadolu Agency via Getty Images
Des personnes se rassemblent à Antananarivo, Madagascar, le 2 octobre 2023, pour demander la destitution du président malgache Andry Rajoelina. - Credit:Rafalia Henitsoa/Anadolu Agency via Getty Images

Au bout des cinq années prévues par la Constitution, les autorités convoquent les électeurs malgaches pour élire leur prochain président, le 16 novembre 2023. L'élection présidentielle sera suivie par les élections législatives qui confieront, sans nul doute, la majorité au parti du président élu. Les différentes élections au niveau local confirmeront dans la même logique cette tendance à l'hégémonie. C'est donc un enjeu important.

Un tel édifice n'est que la partie visible d'un mécanisme de verrouillage qui ne laisse que peu de place à l'opposition ; l'ensemble est éminemment crisogène. Comme pour la majorité des précédentes élections, celles à venir présentent tous les signes d'une crise politique dans un contexte économique plus que difficile et un climat social explosif. Madagascar est sans doute le seul pays au monde qui connaît une régression économique quasi continue depuis plusieurs décennies sans qu'il n'y ait un conflit d'importance sur son sol.

Cette régression s'est particulièrement aggravée sous les deux présidences d'Andry Nirina Rajoelina, qui ont connu plusieurs cas de famine, dans le sud de Madagascar notamment.

Mes recherches portent sur l'histoire politique de Madagascar. Dans cet article, j'analyse les facteurs qui vont influencer les résultats du scrutin présidentiel du 16 novembre à Madagascar.

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