Mad Max Furiosa est écolo et anti-masculiniste

Sur le papier, beaucoup affirmeraient qu’il n’y a pas la moindre once de profondeur politique dans Mad Max : Furiosa. Le nouveau film de George Miller emballe une histoire de vengeance dans un road rage survitaminé à l’univers nihiliste — pour un film d’action massif, vrombissant et brutal. Mais au cinéma, le nihilisme est rarement vain : que cherche exactement à raconter George Miller ?

Derrière un monde de motos et de véhicules pétaradant, Furiosa est une fable écolo. Derrière un monde essentiellement constitué d’hommes bêtes et méchants, Furiosa s’en prend brutalement au masculinisme. En définitive, ce nouveau Mad Max est beaucoup plus politique et critique qu’il n’y paraît.

Une eschatologie du pire

Il y a peut-être quelque chose d’étrange à qualifier un film Mad Max de fable écologique. Car, oui, la saga repose sur ce qu’il y a de pire d’un futur non-désirable, où les enjeux sont dirigés vers un centre névralgique produisant du carburant pour alimenter les véhicules. Un endroit littéralement dénommé Pétroville.

Mais Furiosa obéit à la même eschatologie radicale — voire plus encore — que Fury Road, dans une représentation suprême du pire. C’est une mutation monstrueuse de l’humanité, vidée de sa substance. L’âme est devenue aussi machinique que le système techno-capitaliste : pire,

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Crédits photos de l'image de une : Furiosa // Source : Warner