Macron en visite en Suisse, c’est un peu Jupiter au pays de la démocratie directe
“Jupiter en visite en Berne”, titre Le Temps à propos du voyage d’Emmanuel Macron en Suisse le mercredi 15 et le jeudi 16 novembre. En une de son édition du quotidien genevois, le dessinateur suisse Chappatte croque le président français, sur le point de rencontrer son homologue, Alain Berset. “Dieu, que tout ça est horizontal”, soupire-t-il. Un clin d’œil à la tradition suisse de la démocratie directe, avec ses fameux référendums et votations populaires.
Le journal suisse suggère que cette spécificité helvétique pourrait inspirer Emmanuel Macron dans sa recherche de solution à la crise démocratique en France. Critiqué pour son exercice très “vertical” du pouvoir, le président multiplie les initiatives pour changer son image, mais ses dernières tentatives – comme les réunions avec les chefs de parti – n’ont rencontré qu’un succès assez mitigé. Pour le prochain rendez-vous, prévu dès son retour de Suisse, vendredi 17 novembre, le Parti socialiste, la France insoumise et Les Républicains ont déjà décliné l’invitation.
Une visite rare
Malgré le trait d’humour du Temps, la démocratie directe n’est pas au programme de la rencontre, essentiellement consacrée à la coopération entre les deux pays et aux problématiques européennes.
Les visites d’État de présidents français sont rares en Suisse, la dernière remontant à 2015 – à l’époque, François Hollande avait rencontré la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga. Cette fois-ci, elle n’a d’autre motif que de réchauffer les relations entre les deux pays, qui se sont largement distendues ces dernières années. La principale cause était le choix de la Suisse d’acheter des avions de combats F-35 américains plutôt que des Rafale français. Si, côté suisse, la venue du président français déchaîne les passions, Le Temps regrette que, côté Français, l’on n’accorde que peu d’importance à cette visite chez “ces voisins [qui] ne font pas de bruit”. La Suisse est pourtant “un partenaire commercial majeur” et le troisième pays dans lequel la France investit le plus.
[...] Lire la suite sur Courrier international