Macron veut reprendre le « contrôle du prix de notre électricité », mais ne dit pas encore comment

Macron promet de « reprendre le contrôle sur les prix » de l’électricité, mais ne dit pas encore comment (illustration).
LUDOVIC MARIN / AFP Macron promet de « reprendre le contrôle sur les prix » de l’électricité, mais ne dit pas encore comment (illustration).

POLITIQUE - C’est une mesure réclamée de toutes parts. En présentant les contours de sa planification écologique depuis l’Élysée, entre pompes à chaleur et RER métropolitains, Emmanuel Macron a promis ce lundi 25 septembre de « reprendre le contrôle sur les prix » de l’électricité. Une question de souveraineté et de compétitivité, selon lui.

« Il y a un point très important, qui est au cœur de ce projet et que nous annoncerons en octobre, c’est de reprendre le contrôle du prix de notre électricité, a ainsi indiqué le président de la République, comme vous pouvez le voir ci-dessous, car il n’y a pas d’écologie qui soit compétitive si on a un prix de l’électricité dont on ne reprend pas le contrôle et qui en quelque sorte ne nous permet pas d’être soutenable à la fois pour nos entreprises et nos ménages. »

Emmanuel Macron s’est donc engagé à « véritablement annoncer des prix de l’électricité qui sont compatibles avec cette compétitivité » dès le mois d’octobre. Une façon de « donner de la visibilité » aux ménages et aux industriels dans une période d’inflation galopante, et de se mettre, ainsi, « dans une situation tout à fait favorable au niveau européen » pour mener à bien la transition écologique. Mais quel est le plan ?

« Protéger les Français » d’un mécanisme européen

Si le chef de l’État n’est pas entré dans le détail, renvoyant son « annonce » aux prochaines semaines, l’Élysée a quelque peu précisé les choses dans la foulée de son discours. « Cette électricité que l’on doit produire plus doit être accessible pour les Français et doit être décorrélée des errements » au niveau des prix européens, a-t-il été indiqué à la presse quelques secondes après la fin de la prise de parole d’Emmanuel Macron.

En ligne de mire : le marché européen de l’énergie, où « c’est le prix du gaz qui fait le prix de l’électricité », selon le palais présidentiel. Depuis le début de la guerre en Ukraine, nombreux sont les responsables politiques Français, jusqu’à Emmanuel Macron, à regretter ces règles qui alignent effectivement de fait le prix de l’électricité sur celui du gaz. C’est ce mécanisme qui, avec l’arrêt des livraisons de gaz russe, a provoqué la flambée des factures.

Si une réforme de ce marché est sur les tablettes des 27 depuis de nombreuses semaines, Emmanuel Macron ne souhaite manifestement pas attendre. « Nous allons mettre en place des mécanismes pour protéger les Français des aléas et des imperfections du marché, sur la base des travaux de la Commission de régulation de l’énergie », a-t-il encore été précisé à la presse ce lundi.

Une stratégie, qui devra encore être éclaircie, avant d’être transposée dans la loi sans doute à l’automne. Il faudra alors contraindre EDF, tout juste nationalisée, à vendre au prix le plus faible possible pour le consommateur alors que l’entreprise lestée d’une dette énorme aimerait fixer son prix plus librement.

Pour le président de la République, il s’agit d’un enjeu de taille : répondre aux objectifs qu’il s’est lui-même fixés, pour une écologie « accessible, juste », et gage d’une « souveraineté » retrouvée.

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