Macron se prononce contre la pénalisation de l'antisionisme

Emmanuel Macron s'est prononcé mardi contre une loi punissant l'antisionisme au même titre que l'antisémitisme demandée par certains députés de sa majorité. /Photo prise le 14 février 2019/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron se rendra mardi au mémorial de la Shoah à Paris, aux côtés de Gérard Larcher et de Richard Ferrand pour dénoncer un "antisémitisme négation de ce qu'est la République et de ce qu'est la France" mais n'est pas favorable à la pénalisation de l'antisionisme.

"La place du président de la République, avec le président de l'Assemblée et du Sénat, est dans un moment institutionnel, solennel", a annoncé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse avec la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili.

"Il faut ensuite que les mouvements politiques vivent ce qu'ils ont décidé de convoquer ensemble et c'est une bonne chose", a-t-il poursuivi, en référence aux multiples manifestations d'unité politique organisées dans toute la France face à la montée des faits antisémites.

"Il n'appartient pas aux Juifs dans la République de se défendre, mais à la République de les défendre", a rappelé le chef de l'Etat, avant de se prononcer contre l'idée, avancée par des députés de la majorité, de pénaliser l'antisionisme au même titre que l'antisémitisme.

"Je ne pense pas que pénaliser l'antisionisme soit une bonne solution", a-t-il dit.

"Ceux qui aujourd'hui dans le discours veulent la disparition d'Israël sont ceux qui veulent s'attaquer aux Juifs", a-t-il reconnu. "Je pense néanmoins que lorsqu'on rentre dans le détail, la condamnation pénale de l'antisionisme pose d'autres problèmes."

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)