Macron préfère l'accès à la nationalité au droit de vote des étrangers

Emmanuel Macron a déclaré lundi, lors d'un débat en banlieue parisienne avec des élus et des représentants associatifs, qu'il préférait favoriser l'accès à la nationalité française plutôt que d'accorder le droit de vote aux étrangers lors des élections locales. /Photo prise le 4 février 2019/REUTERS/Ludovic Marin

EVRY-COURCOURONNES, Essonne (Reuters) - Emmanuel Macron a déclaré lundi, lors d'un débat en banlieue parisienne avec des élus et des représentants associatifs, qu'il préférait favoriser l'accès à la nationalité française plutôt que d'accorder le droit de vote aux étrangers lors des élections locales.

"Au fond le vrai sujet aujourd'hui c'est l'accès à la citoyenneté", a dit le chef de l'Etat français à Evry-Courcouronnes (Essonne) lors de cet échange organisé dans le cadre du "grand débat national" destiné à clore la crise des "Gilets jaunes".

"Donner le droit de vote aux étrangers même aux élections locales...je crois que le sujet c'est plutôt comment pour toutes celles et ceux qui ont acquis la nationalité française, comment on s'assure qu'elle s'exprime à plein et qu'ils utilisent tous ces droits", a-t-il poursuivi.

"Quand je vois parfois le taux d'abstention à certaines élections, je me dis que la bataille est plutôt là qu'à donner le droit de vote à ces mêmes élections à ceux qui ne l'ont pas aujourd'hui, c'est plutôt les accompagner dans un chemin qui consiste à demander la nationalité française s'ils sont là depuis longtemps", a-t-il ajouté.

Lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande s'était engagé à accorder le droit de vote aux étrangers "résidant légalement en France depuis cinq ans" avant de finalement renoncer au cours de son quinquennat.

En novembre 2015, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait estimé que cette mesure n'était pas "prioritaire" et qu'elle ne pouvait se faire faute de majorité qualifiée au Congrès.

Dans un sondage Harris Interactive publié en septembre 2017, 56% des Français se disaient favorables à ce que les étrangers non-membres de l'Union européenne aient le droit de voter aux élections municipales et européennes.

(Marine Pennetier, édité par Caroline Pailliez)