Macron, Poutine et la “psychose guerrière”

Après l’escalade entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, se menaçant d’opérations militaires, l’hebdomadaire conservateur Mandiner confronte les présidents français et russe en habits d’époque, napoléonien et tsariste, sur sa couverture datée du jeudi 22 mars 2024, avec le titre “Psychose guerrière”. “Sommes-nous à la veille d’une guerre mondiale ou dans l’antichambre de la paix ?” interroge le magazine, selon lequel Macron “échauffe les esprits depuis un mois”.

Le 27 février à Paris, Macron lançait une “bombe communicationnelle” avec ses propos sur l’éventuel envoi de troupes de l’Otan en Ukraine, “ajoutant que les puissances occidentales ne devraient hésiter devant rien afin que Moscou s’incline”, commente Mandiner. Mais depuis son coup d’éclat, “la position du président français est difficile à suivre”, grince le magazine, critiquant un “virage à 360 degrés” du chef d’État, passé, dans son discours, du “rejet de l’escalade” au “recours à l’arme atomique”.

“Vengeance”, “campagne européenne”

Si les déclarations du président français “ont provoqué le débat au sein de l’Otan” et “la désapprobation de nombreux pays”, les “alliés attendus” de Macron “se sont rangés de son côté”, observe Mandiner. La Première ministre estonienne, Kaja Kallas, “estime qu’il faudrait considérer l’envoi en Ukraine de troupes au sol de l’Otan”. Le ministre des Affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski, affirme que l’alliance “doit répondre à la menace russe”.

Le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, “déclarait, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Prague, qu’il faut chercher de nouvelles formes de soutien à l’Ukraine”. La Finlande, fraîchement entrée dans l’Otan, “applaudit l’idée du président français”. Et “le lendemain des propos de Macron” sur l’éventuelle mobilisation de soldats de l’Alliance atlantique, “la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, disait qu’il faut se préparer à la guerre”, assène Mandiner.

Du côté russe, “la patience s’épuise” et “Poutine évoque une guerre nucléaire”, tandis que Medvedev “avertit que Moscou ne se retiendra pas face à Paris”, relève Mandiner, se demandant si les propos de Macron sont “une vengeance compte tenu de la baisse de l’influence française dans le Sahel ou “une partie de la campagne européenne”. Quoi qu’il en soit, conclut Mandiner, “une guerre atomique avec la Russie ne vaut probablement pas le coup”.

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