Macron n'écarte pas des "évolutions" en Corse

Emmanuel Macron ouvre la voie dans un entretien publié mercredi à des "évolutions possibles" en Corse sans en dire plus sur l'avenir institutionnel de l'île, où les nationalistes ont remporté le 10 décembre une large victoire électorale. /Photo prise le 13 décembre 2017/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron ouvre la voie dans un entretien publié mercredi à des "évolutions possibles" en Corse sans en dire plus sur l'avenir institutionnel de l'île, où les nationalistes ont remporté le 10 décembre une large victoire électorale.

Le gouvernement a d'ores et déjà annoncé que des discussions allaient s'engager avec le nouvel exécutif corse, où les élus autonomistes et indépendantistes regroupés sous la bannière Pè a Corsica disposent de la majorité absolue depuis les élections territoriales.

"L'urgence, c'est de faire fonctionner la nouvelle collectivité territoriale unique de Corse, qui doit pouvoir exercer, dans les meilleures conditions, ses nouvelles compétences", a déclaré Emmanuel Macron dans une interview au quotidien espagnol El Mundo.

"Ensuite, il est possible de réfléchir à d’éventuelles évolutions, le Premier ministre l’a indiqué aux responsables de la collectivité de Corse", a poursuivi le président français.

Mais, a-t-il précisé, de telles évolutions ne pourraient se faire que dans le respect de la Constitution et "ce cadre républicain ne permet pas de donner satisfaction à certaines revendications, comme le statut de résident ou la coofficialité de la langue corse".

Emmanuel Macron avait pourtant envisagé à haute voix, lors de la campagne présidentielle, la possibilité de réviser la Constitution "s'il apparaît que le cadre actuel ne permet pas à la Corse de développer ses potentialités", selon des propos alors rapportés par Corse Matin.

Parmi les revendications du camp nationaliste emmené par Gilles Simeoni figurent le statut fiscal dérogatoire, l'établissement d'un statut de résident pour l'accession à la propriété, la coofficialité de la langue corse, le rapprochement, puis l'amnistie des prisonniers dits "politiques".

(Simon Carraud, édité par Sophie Louet)