Macron a fait plusieurs annonces qui ne sont pas vraiment des nouveautés

Toutes ces annonces de Macron pendant sa conférence de presse qui n’en étaient pas
OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP Toutes ces annonces de Macron pendant sa conférence de presse qui n’en étaient pas

POLITIQUE - Conférence de presque. Le président de la République a tenu une longue conférence de presse mardi 16 janvier au soir pour lever le voile sur ce qu’il entend faire de la suite de son second mandat, une semaine après la nomination de Gabriel Attal à Matignon. Au programme : « que la France reste la France. »

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Comme a son habitude, Emmanuel Macron a oscillé entre grands principes et petites dispositions précises. En surplomb, mais pas trop. Une prise de parole de 2 heures et demie assortie, donc, de plusieurs annonces qui sous des allures nouvelles ne l’étaient pas toutes.

Soucieux de donner une impulsion à son second quinquennat, le président de la République a effectivement ripoliné, remballé ou simplement répété des décisions déjà annoncées « naguère », pour reprendre l’un de ses mots, mardi soir. Il a même donné l’impression, parfois, d’inventer des dispositions pourtant déjà appliquées.

Sur l’éducation tout d’abord. Le chef de l’État a fait feu de tout bois dès les premières minutes de son propos liminaire, en annonçant un traitement de choc pour l’école, une de ses priorités affichées depuis plusieurs mois.

Le SNU, cas d’école

Il veut faire du théâtre un passage obligé au collège, instaurer une cérémonie de remise de diplôme pour le brevet ou expérimenter une tenue unique dans le secondaire. Pour « réarmer » civiquement le pays, selon son expression phare depuis le début 2024, Emmanuel Macron s’est également dit « favorable » à ce que La Marseillaise soit apprise au primaire et a défendu la « généralisation » de son Service national universel (SNU) en seconde. Or, si le premier point est une nouveauté, les autres non.

Gabriel Attal avait déjà annoncé une expérimentation de l’uniforme « de grande ampleur » quand il était ministre de l’Éducation nationale en septembre, puis en décembre. Il avait même laissé entendre la généralisation possible que le président de la République a annoncée mardi soir pour 2026 en cas d’expérience positive.

Pour ce qui est de l’hymne national ? Il est déjà aux programmes des enseignants, lesquels peuvent « commencer à chanter quelques couplets de la Marseillaise, dès le CE2 ». La remise des diplômes ? Une cérémonie « républicaine » est déjà organisée - ou censée l’être - à chaque rentrée pour tous les lauréats du brevet, dans leur collège. Quant au SNU, ce chantier ouvert dès le premier quinquennat, sa version étoffée est sur la table depuis un moment déjà. Les différentes secrétaires d’État en charge avaient déjà annoncé sa « généralisation », Sarah El Haïry en janvier 2023, ou Prisca Thevenot encore en septembre.

À dire vrai, cette option est défendue par Emmanuel Macron… Depuis le premier jour, ou presque. Avant même son élection en 2017, il proposait un service « obligatoire et universel », et répète l’objectif à l’envi. Mardi encore, à l’Élysée.

Congé parental, infertilité et baisse d’impôt

Après le « réarmement civique », Emmanuel Macron a prôné un « réarmement démographique ». Pour remédier à la baisse, constante ces dernières années, du nombre de naissance en France, le chef de l’État a promis deux points comme solution : un congé parental plus court mais mieux rémunéré, baptisé « congé de naissance », et un plan de lutte contre l’infertilité.

Deux dossiers, là aussi, déjà annoncés. La ministre des Solidarités Aurore Bergé - devenue depuis ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes - a lancé le chantier quelques jours après sa nomination au gouvernement, au mois de juillet 2023. Elle avait ensuite promis en novembre la création de ce « nouveau droit » pour les familles à horizon 2025.

Quant au plan de lutte contre l’infertilité, problème qu’Emmanuel Macron a qualifié de « tabou du siècle »… Il est attendu et prévu par la loi bioéthique votée pendant le précédent quinquennat, en 2021. Dans le prolongement de la loi, le ministre de la Santé et le secrétaire d’État chargé de la famille de l’époque avaient missionné deux spécialistes pour « faire le point » sur les causes d’infertilité et proposer des mesures. Ils ont rendu leur rapport en février 2022.

Parmi les autres points évoqués mardi soir par le locataire de l’Élysée et qui s’apparentent à des redites, on peut également citer la baisse d’impôt de 2 milliards d’euros pour les classes moyennes. Une enveloppe promise dès le printemps 2023, au plus fort de la crise sociale liée à la réforme des retraites, et qui était même au programme des « 100 jours d’apaisement » d’Élisabeth Borne. La voici désormais promue dans le « réarmement économique » du président.

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