Macron au stade de France, les ministres refusent qu’on « politise le sport »

POLITIQUE - Sport et politique ne font pas bon ménage, d’après les membres du gouvernement. Alors qu’Emmanuel Macron doit se rendre à la finale de la Coupe de France opposant Nantes à Toulouse ce samedi 29 avril, plusieurs ministres ont plaidé, ce vendredi 28 avril dans les matinales, pour ne pas perturber l’événement sportif, comme le prévoit la CGT.

L’organisation syndicale a en effet prévu une action sur le thème du football, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article : « On va distribuer un petit carton rouge [aux spectateurs pour dénoncer] la réforme des retraites du président Macron et des sifflets pour se faire entendre lors du match », a décrit à BFMTV Kamel Brahmi. « On va inviter le public à s’exprimer à la 49e minute et trois secondes, c’est un petit clin d’œil au coup de force démocratique » de l’adoption de la réforme, a précisé le secrétaire départemental de la CGT.

Pour le syndicaliste, Emmanuel Macron a fait une forme d’anti-jeu avec l’utilisation de cet article de la Constitution : « Dans le foot, il y a une sanction qui s’appelle de l’anti-jeu, ajoute-t-il. L’anti-jeu, ce n’est pas enfreindre les règles, c’est abuser des règles pour pourrir un match et manquer de fair-play. »

« Ce n’est pas les jeux du cirque à la romaine »

Une méthode que n’apprécient pas certains ministres, qui appellent à ne pas politiser le sport. « Je pense que c’est un bel événement, festif, familial, bon enfant qu’il ne faut pas politiser à l’excès », a réagi Marlène Schiappa. « Les huées, les protestations et les casseroles peuvent avoir leur place à l’extérieur du stade, mais pas à l’intérieur », a considéré sur RTL la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire.

Franck Riester voit dans ces actions de l’incivisme : « C’est insupportable », s’est exclamé le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement sur CNews, ciblant en particulier les coupures de courant : « On handicape le travail de nos compatriotes », a-t-il dénoncé.

« La finale de la Coupe de France, ce n’est pas les jeux du cirque à la romaine, s’est insurgé Olivier Véran. Ce n’est pas la CGT avec son pouce impérial qui pourrait décider […] de faire huer le président de la République [ou] de couper l’électricité pendant un match », a affirmé le porte-parole du gouvernement sur RMC. Il cite également les Jeux olympiques, dont la prochaine édition aura lieu à Paris en 2024, qui ont « aussi été pensés pour être un moment de trêve ».

Borne appelle à la « responsabilité »

En fin de matinée, c’est la Première ministre qui a appelé à la « responsabilité ». « Cette finale est une grande fête, tous les Nantais et tous les Toulousains attendent avec impatience ce match, et tous les Français », a déclaré Élisabeth Borne depuis Vélizy-Villacoublay, en marge d’un déplacement consacré à l’emploi des seniors. « J’appelle chacun à la responsabilité pour que ce soit une belle fête du sport. Chacun doit être responsable pour nous permettre de profiter pleinement de ce match. »

Si le président a souhaité « cent jours d’apaisement » après la promulgation de la réforme des retraites, la CGT a promis « cent jours d’actions et de colère », y compris dans les événements sportifs et culturels.

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