Macron au Stade de France : d’autres présidents avant lui ont essuyé des sifflets

François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, François Mitterrand… Les locataires de l’Élysée ne sont pas toujours bien reçus dans les stades.

C’est presque un club à part entière. Emmanuel Macron rejoint aujourd’hui le PNG, le cercle des « présidents non gratæ » au Stade de France. Sa venue dans l’enceinte dionysienne pour la finale de la Coupe de France, ce samedi 29 avril, suscite de nombreux commentaires et reste entourée de plusieurs mystères.

L’accueil sera-t-il aussi houleux que le promettent les syndicats, toujours remontés contre la réforme des retraites et scandalisés par l’interdiction de leur opération de distribution de tracts et de sifflets ? Le chef de l’État descendra-t-il sur la pelouse avant le coup d’envoi pour saluer les joueurs de Nantes et de Toulouse qui vont se disputer le trophée de cette 106e édition ? Une chose est certaine, pour l’instant, la remise de la coupe se fera dans les tribunes, à la demande du préfet pour prévenir tout éventuel envahissement de terrain.

Fan de football, le locataire de l’Élysée s’est prêté à l’exercice chaque année depuis son élection en 2017, saluant les 22 joueurs avant les différentes finales, y compris pendant la fronde des Gilets Jaunes, quitte à essuyer les sifflets. Mais il ne serait pas le premier à choisir de rester dans les gradins.

Il faut dire que la présence d’un président de la République dans cette enceinte sportive – ou dans d’autres – est souvent émaillée de moments de tensions, plus ou moins vifs. Et cela était le cas bien avant l’ère Macron.

Quand Hollande restait en tribune

François Hollande en sait quelque chose… même si le socialiste ne s’est jamais risqué à descendre sur la pelouse du Stade de France pendant sa présidence. Il était en tribune pour chaque finale de la coupe nationale. « C’était une décision prise au début de son mandat. Il estimait que la place d’un président n’était pas d’être au milieu des joueurs et il s’y est tenu », relate aujourd’hui son entourage dans les colonnes du Figaro.

Gageons également que le chef de l’État à l’époque était échaudé par quelques épisodes houleux, aux 24 heures du Mans, en 2015 et en 2017, ou lors de la finale de la Coupe Davis à Lille en 2014. À chaque fois, François Hollande, président très impopulaire, avait été hué et sifflé une partie des spectateurs.

Quand Sarkozy a failli bouder les Bretons

Comme François Hollande, Nicolas Sarkozy a assisté, avec plus ou moins de remous, à toutes les finales de la Coupe de France depuis les tribunes. En 2009, il avait failli faire l’impasse sur le derby breton entre Guingamp et Rennes, prétextant un « agenda extrêmement chargé ».

Le vendredi précédant la rencontre, l’Élysée faisait savoir à la presse que le président de la République « n’assisterait pas à la finale de la Coupe de France » avant que son entourage ne confirme finalement sa présence le lendemain. Entre-temps, la presse locale et plusieurs élus bretons s’étaient émus d’une « faute politique » de Nicolas Sarkozy.

Trois ans plus tard, en 2012, alors que sa présence au Stade de France n’avait pas souffert de doutes, le président de la République de l’époque, en campagne contre François Hollande, avait essuyé de nombreux sifflets au moment de remettre le trophée aux joueurs lyonnais.

Quand Chirac demandait des excuses

Mais ce n’est sans doute pas grand-chose par rapport à la scène qui a émaillé la finale de la coupe de France dix ans plus tôt, en 2002, entre Bastia et Lorient. Présent dans le stade, Jacques Chirac, qui vient d’être réélu à l’Élysée, ne supporte pas d’entendre l’hymne national, La Marseillaise, copieusement sifflé par une large partie des spectateurs présents – une bronca attribuée aux supporters corses.

« Ils sifflent ? Je m’en vais », lance alors le chef de l’État au président de la Fédération Française de football, sous l’œil des caméras, avant de quitter la tribune présidentielle. Il n’y reviendra qu’après avoir exigé, et obtenu, des excuses immédiates de la part de la fédé. Le match prend alors plusieurs dizaines de minutes de retard et Jacques Chirac en profite pour faire passer un message en direct à la télévision : « C’est inadmissible et inacceptable. Je ne tolérerai pas que soit porté atteinte aux valeurs essentielles de la République et à ceux qui les expriment. »

Un autre temps ? On peut encore remonter plus loin pour trouver des traces de grabuge. François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing ont effectivement tous les deux été chahutés en marge d’événements sportifs au cours de leur présidence. Le socialiste avait essuyé des sifflets en 1983 en saluant les acteurs de la finale Nantes-PSG sur la pelouse du Parc des Princes. Cinq ans plus tôt, c’est VGE, lors du match Nice-Nancy, qui avait été conspué par une partie des supporters.

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