Macron appelle à une coalition “plurielle” en France ? Pour un Suédois, ça semble évident

Qu’on puisse appeler à la formation d’une “large” majorité parlementaire, “par-dessus” les blocs politiques traditionnels, comme l’a fait le président Macron dans sa lettre aux Français du mercredi 10 juillet, “cela peut sonner raisonnable, quand aucun bloc n’a la majorité” à l’Assemblée nationale, estime Dagens Nyheter à Stockholm. “Mais en France, il n’est pas certain qu’un compromis puisse être trouvé”, ajoute aussitôt le correspondant à Paris de ce quotidien de tendance libérale. Et Erik de la Reguera d’enfoncer le clou : “Pour un Suédois [pourtant], ça peut sembler une évidence. Si vous ne disposez pas d’une majorité claire, un marchandage politique est nécessaire.”

Sans le nommer, le journaliste fait implicitement référence l’accord passé dans le royaume en 2014 entre partis politiques traditionnels allant de la social-démocratie à la droite classique pour éviter de donner la moindre influence à l’extrême droite. Un accord conclu après qu’aucun bloc politique n’eut obtenu de majorité à l’issue d’élections législatives, et qui permit à une coalition minoritaire rose-vert de gouverner jusqu’en 2018.

Au terme du scrutin suivant, un autre accord – conclu, après plus de quatre mois de négociations, entre les sociaux-démocrates, les Verts, le Parti centriste et les Libéraux – avait permis à un gouvernement minoritaire social-démocrate de diriger le pays jusqu’aux législatives de 2022.

D’une manière plus générale, la pratique suédoise veut qu’un gouvernement, lorsqu’il est minoritaire, peut souvent s’appuyer sur des partis du bord opposé pour faire adopter tel ou tel projet de loi, au prix de concessions réciproques.

Radicalisation française

“Mais tant à droite qu’à gauche de l’échiquier politique français, une question cruciale se pose désormais : chaos ou compromis, qu’est-ce qui me profiterait le plus ?”, poursuit Dagens Nyheter.

Une particularité qui, selon Erik de la Reguera, dépend notamment de “la culture politique” en vigueur dans un pays dont le système électoral, jusqu’à présent, “rend les compromis rarement nécessaires, et où la politique est synonyme de confrontation entre des alternatives claires”.

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