Le machiniste Sanjay Sami, “l’arme secrète” de Wes Anderson

Avec Asteroid City, son film sorti le 21 juin, Wes Anderson s’illustre une nouvelle fois par des plans parfaitement symétriques et une palette de couleurs franches. “Il y a cependant un autre élément qui donne à ses films leur aspect et leur ambiance si particuliers”, avance The New York Times, avant de préciser : “un machiniste de 52 ans”.

Sanjay Sami est l’homme de l’ombre du réalisateur américain, et ce depuis plus de quinze ans. Son métier consiste à “pousser et à tirer une caméra montée sur une dolly [un chariot] – le tout pouvant peser jusqu’à 450 kilos – sur des dizaines de mètres de rails installés pour la scène”, détaille le quotidien américain.

Le machiniste, originaire de Bombay, sait redoubler d’ingéniosité pour créer de nouvelles façons de réaliser des travellings, explique le titre new-yorkais :

“Dans un film classique, la caméra se déplace de gauche à droite ou en avant et en arrière. Dans le ‘Wesiverse’ [l’univers de Wes Anderson] en revanche, elle va dans toutes ces directions – et parfois vers le haut et vers le bas – en un seul plan, ce qui permet, d’après Anderson, une expression ininterrompue.”

Les moyens du bord

À chaque nouveau film, “l’arme secrète d’Anderson” réussit à inventer une nouvelle façon de dépasser les lois habituelles du cinéma. Les techniques utilisées par le machiniste reposent sur les moyens du bord. Une façon de procéder qui a su séduire Wes Anderson dès le début de leur collaboration, comme il le livre au quotidien : “Le truc que j’adore avec Sanjay, c’est qu’on utilise en gros le même équipement que celui qu’on aurait pu utiliser il y a soixante-quinze ans.”

Lors du tournage d’une scène du French Dispatch, alors que la caméra devait suivre un personnage à vélo qui s’arrêtait avant de reprendre sa course, Sanjay Sami “a bricolé un système avec un élastique fixé à un camion qui pouvait propulser la caméra à la bonne vitesse instantanément”, illustre le titre.

Le tout en gardant en tête la nécessité de réaliser des plans clairs et compréhensibles, résume le machiniste, cité par The New York Times : “On a une grande responsabilité parce qu’on est les yeux du spectateur […]. Nous transmettons une émotion.”

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