Macha Méril témoigne sur son avortement clandestin à 17 ans : « J’en suis devenue stérile »

France 5
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IVG - « Presque toutes les femmes de mon âge ont subi un avortement dans leur jeunesse », affirme Macha Méril. Dans C à vous, l’actrice qui a aujourd’hui 83 ans est revenue sur un événement qui a eu des conséquences sur toute sa vie : un avortement dans sa jeunesse, à une époque où ce n’était pas légal en France, et qui l’a rendue stérile.

Elle avait alors 17 ans et était tombée enceinte d’un homme d’une quarantaine d’années. « Je suis une des victimes de cette époque-là. Presque toutes les femmes de mon âge ont subi un avortement dans leur jeunesse. Parce que c’était pas autorisé, parce qu’on allait en Suisse ou en Belgique », témoigne-t-elle sur le plateau de France 5.

À la fin des années 50, les mouvements de femmes réclamant la légalisation de l’IVG se multiplient. Il faudra attendre 1975, alors qu’une femme meurt chaque jour en France des suites d’un avortement clandestin, pour que la loi Veil la dépénalise. Avant cela, seules les femmes qui en ont les moyens partent à l’étranger, dans des pays où il est légal.

« J’aurais voulu être mère »

Pour l’actrice, cet acte a eu des répercussions irréversibles. « Quelques fois on se faisait charcuter, ça a été mon cas et j’ai payé un prix très cher, parce que je suis devenue stérile à cause de ça ». Non sans émotion, elle ajoute : « Je le dis aujourd’hui avec un peu de sérénité, parce que j’ai connu d’autres choses, j’ai eu des relations avec des hommes formidables. Mais j’aurais voulu être mère. Et c’est une des choses qui me manque et qui me manquera toujours. »

Réagissant à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, l’actrice s’est réjouie. « Quelle merveille ! Surtout qu’il faut être prudent, parce qu’on ne sait pas quel sera le gouvernement qu’on aura demain et qui peut s’amuser à diminuer les libertés féminines. C’est génial qu’on ait fait ça et il était temps. »

Le site officiel du gouvernement sur l’IVG rappelle que « L’avortement (IVG), réalisé dans de bonnes conditions (personnel formé, matériel stérile, établissement équipé, etc.) comme cela est possible en France, n’a pas d’impact sur la fertilité ». Une information confirmée par la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2001 : « Toutes les études qui ont évalué le risque d’infertilité ultérieure suggèrent qu’il n’y a pas d’augmentation du risque dans les pays où l’IVG est légale ».

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