Maajid Nawaz, le croisé de Cameron

Maajid Nawaz le 2 septembre, à Londres.

Le fringuant trentenaire dirige Quilliam, un think-tank luttant contre «l’extrémisme» en Grande-Bretagne. De l’islam radical à l’anti-terrorisme, retour sur un parcours qui a séduit le Premier ministre britannique.

Pour son grand discours sur «l’extrémisme», David Cameron a choisi d’user du symbole. Le Premier ministre fraîchement réélu, venu annoncer la mise en place d’une loi sécuritaire censée délivrer la Grande-Bretagne du «poison de la radicalisation», s’est adressé au pays depuis une école de Birmingham, théâtre un an plus tôt du scandale du «cheval de Troie», désignant la stratégie d’infiltration de groupes salafistes dans les conseils d’administration de plusieurs écoles publiques.

Ce 20 juillet, Cameron y va fort. Il commence par affirmer que nier le lien entre islamisme radical et Islam est inefficace. Puis, il tire un trait sur la conception de la liberté d’expression à l’anglo-saxonne, historiquement très tolérante. «Pensez ce que vous voulez, du moment que vous respectez la loi », fut longtemps le credo du royaume. Plus maintenant. Combattre le terrorisme ne suffit plus, il faut s’attaquer à « l’extrémisme non-violent», au nom des «valeurs britanniques», martèle-t-il. «On ne peut pas rester neutre dans cette bataille des idées, explique le dirigeant conservateur. Si vous dites “je condamne le terrorisme, mais je pense que les kouffar [mécréants, ndlr] sont inférieurs”, alors, vous aussi, vous faites partie du problème.»

«L’affaire»

Derrière cette nouvelle approche musclée, un homme: Maajid Nawaz, 37 ans, cofondateur de Quilliam (1), think tank britannique dédié à la déradicalisation des extrémistes de tout poil. Et accessoirement idéologue radical repenti, emprisonné en égypte au début des années 2000 pour appartenance à une mouvance islamiste interdite.

On le retrouve à Londres, dans ses bureaux, par une chaude journée de septembre. Aucune plaque sur le bâtiment en briques, sécurité oblige. Pas question non plus d’être trop précis sur sa localisation: (...)

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