Maïwenn : "Il faut arrêter de dire que les hommes sont tous des pervers !"

Dans « ADN », son nouveau film, la mort de son grand-père la ramène en Algérie.

Elle porte une robe longue en mousseline à pois noirs et blancs sous un manteau berbère à rayures. Elle a du panache et du talent. Singulière, entière, animale et imprévisible. Machine de guerre au cœur blessé, que précède sa réputation d’emmerdeuse. Elle le sait et en rit. « J’ai du caractère et je suis exigeante. Dans ma vie comme dans mon travail, j’ai besoin de m’entourer de gens qui me stimulent et me bousculent. Sinon, je m’ennuie. La personne avec qui je suis le plus difficile, c’est moi-même. » Tout est dit.

Récemment, elle s’est mise à écouter des discours politiques et des grands débats. Elle déplore le langage froid des politiciens engoncés dans leur costume, et trouve les artistes tellement plus efficaces : « Ils apportent de la sensibilité dans leurs messages. Ce sont des éponges, des athlètes de l’humanité. Il faut les écouter. Quand on a la chance d’avoir accès à des micros et à des caméras, c’est notre devoir de s’exprimer. » Gamine, elle était subjuguée par Isabelle Adjani et suivait tout ce qu’elle faisait. Elle n’a jamais oublié le jour où elle s’est mobilisée pour défendre la démocratie en Algérie. Ç’aurait pu être le déclic de sa crise identitaire, sujet de son film. Mais, en réalité, il y en a eu plusieurs.

"

Je ressentais la nécessité d’appartenir à l'Algérie, comme on ressent le besoin de se marier et d’appartenir à l’homme qu’on aime

"

La mort est entrée dans sa vie avec la disparition de Kate Barry, puis de son amie Tony Krantz et de ses grands-parents maternels, ceux qui l’ont construite. C’est surtout le décès de son grand-père adoré, 93 ans, ex-militant du FLN et pilier de sa jeunesse, qui lui a donné envie de creuser vers ses racines. « La meilleure façon pour qu’il reste vivant, c’est que(...)


Lire la suite sur Paris Match