Maïwenn condamnée pour avoir agressé Edwy Plenel, l’actrice écope d’une amende

Maïwenn, ici photographiée en septembre 2020 à Deauville, a été condamnée à 400 euros d’amende pour avoir agressé Edwy Plenel, le journaliste fondateur de « Mediapart ».
LOU BENOIST / AFP Maïwenn, ici photographiée en septembre 2020 à Deauville, a été condamnée à 400 euros d’amende pour avoir agressé Edwy Plenel, le journaliste fondateur de « Mediapart ».

JUSTICE - Il n’y avait pas doute sur sa culpabilité, restait simplement à déterminer la peine dont Maïwenn allait écoper. Après avoir reconnu à plusieurs reprises avoir agressé le journaliste et fondateur de Mediapart Edwy Plenel, l’actrice et réalisatrice a été condamnée, ce mardi 16 janvier, à une amende de 400 euros pour ces faits.

La réponse de « Mediapart » à Maïwenn Le Besco : « nous ne sommes pas dupes »

Sa victime recevra pour sa part un euro symbolique pour le préjudice moral subi. Maïwenn est en outre condamnée à verser 1 500 euros à Mediapart au titre des dommages et intérêts, ainsi que 500 euros au titre des frais de justice à Edwy Plenel et à son journal.

Une décision dont se félicite l’avocat du journaliste. « Le tribunal a reconnu Edwy Plenel comme victime de l’agression physique, mais il a également et surtout reconnu Mediapart, l’organe de presse, comme une victime également, note Me Pierre-Emmanuel Blard, joint par Le HuffPost. Parce qu’on a toujours expliqué qu’à travers Edwy Plenel, c’était la rédaction qui était visée. »

« Je ne m’excuse pas et je ne regrette pas »

En février 2023, alors qu’il déjeunait dans un restaurant parisien, Edwy Plenel avait été brutalement saisi par les cheveux, avant que Maïwenn esquisse un crachat en direction de son visage puis s’échappe rapidement. Le directeur de la publication de Mediapart avait ensuite déposé plainte au mois de mars, avant que l’affaire éclate publiquement au moment du festival de Cannes, où la réalisatrice présentait Jeanne du Barry.

Devant le tribunal de police de Paris, Maïwenn Le Besco a d’ailleurs de nouveau revendiqué les violences commises à l’encontre du journaliste. « Je ne m’excuse pas et je ne regrette pas », a-t-elle ainsi lancé. « Aucun geste violent n’aurait pu compenser ce que j’ai vécu : mon comportement n’est pas à la hauteur du bouleversement que ça a été dans ma vie, ce que Mediapart m’a fait ».

À l’origine de l’accès de violence, la publication par le journal en ligne, en 2021, d’éléments d’une audition de la réalisatrice de Polisse et Mon Roi par la police judiciaire au sujet des accusations de viol portées par l’actrice San Van Roy contre Luc Besson, ex-époux de Maïwenn et père de sa fille Shanna. Des mots qui auraient selon elle été délibérément choisis « à charge » et « de manière orientée ».

Les positions de Maïwenn sur MeToo interrogées

Comme elle l’a plusieurs fois expliqué, notamment dans Le Journal du Dimanche et sur le plateau de l’émission Quotidien de Yann Barthès, Maïwenn dit avoir subi un « viol moral » en voyant ses propos retranscrits en ligne. « Je ne reproche pas à Mediapart les enquêtes qu’ils ont menées concernant Luc Besson. Je leur reproche ce qu’ils m’ont fait à moi », précisait-elle dans les colonnes du JDD.

« Nous ne sommes pas dupes », avait répondu Mediapart dans un blog signé par Lénaïg Bredoux, désormais co-directrice éditoriale et responsable des questions de genre. Le site d’information y déplorait une « attaque en règle contre (son) travail sur les violences sexistes et sexuelles » et expliquait avoir publié quelques éléments de l’audition de Maïwenn, déjà évoquée par plusieurs autres médias auparavant, par souci d’impartialité et de ne pas publier un article « partiel ».

« En réalité, ce qui se joue va bien au-delà : il s’agit de mettre en cause un journal qui n’a jamais renoncé à enquêter sur MeToo, dans tous les lieux de pouvoir, dans tous les milieux, y compris dans le cinéma », arguait encore Mediapart, prenant pour preuve les déclarations de Maïwenn défendant Roman Polanski ou attaquant Adèle Haenel par exemple. Ce qui n’a, semble-t-il, pas ému l’intéressée, qui a répété ce mardi à l’audience : « Je sais qu’on ne se fait pas justice soi-même, qu’on ne règle pas les choses par la violence. Mais ces gens-là sont allés chercher une déposition très intime (…) donc je ne m’excuse pas et je ne regrette pas ».

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