Même une consommation d’alcool modérée est mauvaise pour la santé, selon ce rapport

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ALCOOL - Même de petites quantités d’alcool peuvent avoir de graves conséquences sur la santé. C’est ce que conclut le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, dans son nouveau rapport publié mardi 17 janvier, avançant qu’aucune quantité d’alcool n’est saine et recommandant à la population de réduire leur consommation autant que possible.

Les chercheurs et scientifiques décrivent ainsi un « continuum de risque » associé à la consommation même de quelques verres de vin ou de bière sur une période de sept jours.

« La recherche montre qu’aucune quantité ni aucun type d’alcool ne sont bons pour la santé, indique le rapport. Peu importe le type d’alcool dont il s’agit — vin, bière, cidre ou spiritueux. Boire de l’alcool, même en petite quantité, est nocif pour tout le monde, quel que soit l’âge, le sexe, l’origine ethnique, la tolérance à l’alcool ou le mode de vie. C’est pourquoi si vous buvez, il vaut mieux boire moins. »

Ces conclusions représentent un changement majeur par rapport aux précédentes directives canadiennes, publiées en 2011, qui recommandaient aux femmes de ne pas consommer plus de dix verres par semaine et aux hommes de se limiter à 15.

Accidents et affections chroniques

Les experts qui ont élaboré les lignes directrices ont déclaré que la nouvelle approche s’appuie sur des preuves croissantes, après des décennies de recherches parfois contradictoires, que même une consommation faible d’alcool peut avoir de graves répercussions.

Le risque est « faible » pour les personnes qui consomment deux verres ou moins par semaine ; « modéré » pour ceux qui consomment entre trois et six verres par semaine ; et « de plus en plus élevé » pour ceux qui consomment sept verres ou plus par semaine, selon le rapport.

Le New York Times rappelle qu’une étude publiée en novembre 2022 a révélé qu’entre 2015 et 2019, la consommation excessive d’alcool a entraîné environ 140 000 décès par an aux États-Unis. Environ 40 % de ces décès étaient dus à des causes « indirectes », comme des accidents de voiture. Mais la majorité était causée par des affections chroniques attribuées à l’alcool, telles que les maladies du foie, le cancer et les maladies cardiaques.

« Buvez moins, vivez plus »

La Dr Catherine Paradis, directrice associée de la recherche au Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, écrit dans le rapport, que la consommation de seulement deux verres par semaine a été associée à un risque élevé de sept types de cancer, y compris le cancer du sein et du côlon. « En ce qui concerne la consommation d’alcool, il n’y a pas de quantité sûre qui n’affecte pas la santé », appuie-t-elle.

Les scientifiques chargés de cette étude espèrent que les résultats encourageront les consommateurs à faire des choix plus sains. « Nous avons ce slogan : Buvez moins, vivez plus, a déclaré le Dr Alexander Caudarella, directeur général du Centre. L’idée est que toute réduction d’alcool réduira considérablement votre risque. »

Dans l’Hexagone, Santé publique France recommande un maximum de dix verres par semaine, deux verres par jour et des jours dans la semaine sans consommation. Selon les résultats de leur dernier baromètre réalisé en 2017, près d’un quart des Français de 18 à 75 ans dépasse au moins l’un des trois repères.

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