Météo : un record de chaleur en septembre 2023, « une marche vraiment très importante » est franchie
MÉTÉO - Les températures mesurées en France, tout comme celles dans le monde, tutoient de nouveaux sommets inédits en 2023. Après un été proche des records, la métropole enregistre le mois de septembre le plus chaud de son histoire, poursuivant une série de presque deux ans au-dessus des normales de saison.
« Septembre 2023 est le mois de septembre le plus chaud jamais mesuré en France métropolitaine, avec une température moyenne très largement au-dessus des normales » de la période 1991-2020, a annoncé Météo-France ce vendredi 29 septembre.
📊🌡 #Septembre2023 est le mois de septembre le plus chaud jamais observé en métropole, depuis le début des mesures en 1900.
La température moyenne sur le mois sera très largement au-dessus des normales (environ + 3,6 °C - valeur provisoire).
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Le mois, qui a débuté par une canicule tardive exceptionnelle, n’est pas encore terminé mais sera « entre 3,5 et 3,6 °C » au-dessus des normales, « avec une température moyenne de 21,5 °C » environ, a précisé la climatologue Christine Berne lors d’un point presse.
20 mois au-dessus des normales de saison
Septembre 2023 « va dépasser de plus d’un degré » les précédents record de septembre 1949 ainsi que septembre 1961, ce qui est « une marche vraiment très importante ». « Seulement deux mois ont terminé avec une anomalie thermique aussi chaude : février 1990 (+4,0 °C) et août 2003 (+3,7 °C) », souligne Météo-France dans son bilan.
Mais surtout il s’inscrit dans une série ininterrompue de 20 mois au-dessus des normales de saison qui sont systématiquement calculées sur les trois dernières décennies en météorologie. Et ce référentiel ne cesse d’augmenter.
Désormais, les records de chaleur moyenne mensuels ont tous été établis lors d’années récentes, après 1990, souligne l’organisme météo.
« Le changement climatique favorise une extension des vagues de chaleur vers (...) le printemps et vers le mois de septembre, voire début octobre » comme prévu par les modélisations des experts du climat de l’ONU (Giec), a ajouté Christine Berne.
Réchauffement climatique et air chaud du Sahara
Cette configuration, fruit des émissions de gaz à effet de serre essentiellement issues du recours aux combustibles fossiles par l’humanité, s’est cumulée cette fois à un phénomène météorologique de remontée d’air chaud du Sahara, comme en 1949 et 1961.
Les températures de septembre 2023 sont ainsi « légèrement supérieures aux moyennes de juillet et d’août en France » sur la période 1991-2020, pourtant déjà marquée par les effets du réchauffement climatique.
Ce dernier cause une élévation des températures plus forte en Europe qu’au niveau mondial. Alors que le climat mondial est désormais environ 1,2 °C plus chaud qu’avant l’ère industrielle. Les climatologues estiment que la hausse de température a atteint en France environ 1,8 °C.
En 2023, l’été s’est inscrit comme le 4e le plus chaud en métropole, non loin derrière les précédents records et marqué par une canicule tardive hors du commun fin août.
Chaleur tardive « inhabituelle »
Septembre a ensuite commencé par une « séquence extrêmement chaude » et « tardive » du 3 au 11, dépassant régulièrement les 35-37 °C dans certaines régions.
Et la fin du mois est de nouveau marquée par une chaleur tardive inhabituelle, prévue pour dimanche et surtout lundi, avec des « températures qui pourraient pointer vers les 35 degrés au maximum des plaines du sud-ouest jusqu’aux plaines est de l’Auvergne », a annoncé Tristan Amm, prévisionniste.
« De nombreux records de chaleur pour un mois d’octobre sont menacés » d’être battus avec des prévisions d’anomalies saisonnières énormes, « parfois au-delà de dix degrés », a ajouté M. Amm, qualifiant l’épisode de « séquence tout bonnement exceptionnelle ».
Pour l’heure, « le record national de chaleur pour un mois d’octobre est détenu par Ajaccio » avec 35 °C, suivi sur le continent par les 34,7 relevés à Dax.
Une fin d’année plus chaude que la normale
L’observation en France, pour laquelle Météo-France prévoit aussi une fin d’année plus chaude que les normales, rejoint celles dans le monde qui a battu son record trimestriel de températures lors de l’été boréal (juin-juillet-août) et connaît probablement son année la plus chaude de l’Histoire.
Cette situation inédite s’accompagne de son cortège de catastrophes : canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont frappé l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord sur cette période, dans des proportions dramatiques et souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts sur les économies et l’environnement.
Face à cette « mécanique implacable » du réchauffement du climat, on « n’a pas encore vraiment pris la mesure du caractère profondément structurel du changement climatique, notamment le fait que jusqu’à ce qu’on atteigne la neutralité carbone, les records de chaleur allaient être battus systématiquement semaine après semaine, mois après mois, année après année », a déclaré à l’AFP François Gemenne, auteur dans le dernier rapport du Giec.
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