Météo : La neige attendue sur les Alpes ce week-end ne fera pas oublier les semaines de disette

De la neige est attendue dans les Alpes du sud ce samedi 9 mars, mais la saison n’a pas été bonne partout (photo d’illustration montrant un téléski fermé le 6 février 2024 dans la station de basse altitude des Paccots, dans les Alpes).
FABRICE COFFRINI / AFP De la neige est attendue dans les Alpes du sud ce samedi 9 mars, mais la saison n’a pas été bonne partout (photo d’illustration montrant un téléski fermé le 6 février 2024 dans la station de basse altitude des Paccots, dans les Alpes).

MÉTÉO - Un cadeau du ciel pour les vacanciers de la zone B. Alors que les congés d’hiver touchent à leur fin dimanche 10 mars, des flocons tomberont encore en quantité dans les Alpes du Sud ce week-end, de quoi en profiter pour skier et prendre de belles photos des sommets enneigés. Une bonne nouvelle qui ne fait pas oublier aux stations de ski les images moins reluisantes de semaines entières sans neige depuis janvier.

Grandes marées attendues dans le Nord et l’Ouest à partir de dimanche, la préfecture alerte

Météo France annonce que la dépression Monica va frapper l’Hexagone ce week-end, entraînant avec elle beaucoup de pluies et des vents violents dans le sud-est de la France, mais aussi de la neige en altitude, forcément.

Les pluies seront ainsi diluviennes samedi. Conséquence : l’Ardèche est placée en vigilance orange pluies-inondations dès 16 heures samedi, comme le Var, la Lozère, et les Alpes-Maritimes deux heures plus tard. Le Var et les Cévennes sont également passés en vigilance orange crues. Quant aux Alpes-Maritimes, elles sont concernées par une vigilance orange avalanches, déclenchée à 16 heures et qui prendra fin dimanche dans l’après midi.

À l’ouest, la Charente sortira de son lit, et la Charente-Maritime, déjà en vigilance orange pour crues ce vendredi, le restera toute la journée samedi. Les départements de la Loire et de la Haute-Loire seront également en vigilance orange vent, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.

De la neige après des semaines de boue

Toujours samedi, Météo France indique qu’il tombera en moyenne montagne « 15 à 30 cm de neige » et « jusqu’à 50 cm au-dessus de 1 800 m » sur les Alpes du sud, notamment sur le Mercantour, dans les Alpes-Maritimes. Le météorologue de Météo-Contact Guillaume Jauseau estime pour sa part sur X (anciennement Twitter) qu’« un mètre [de neige est] possible au-dessus de 1 500 m » dans les stations alpines. Météo France dit en outre « surveiller le risque d’avalanche » dans ce secteur, déjà concerné par d’importantes chutes de neige la semaine dernière.

Du côté des Pyrénées, surtout en Andorre, les massifs connaîtront eux aussi de nouvelles chutes de neige, et ce jusqu’à mardi 12 mars, affirme Pierre Estecondo, prévisionniste chez Météo France, auprès d’Actu Toulouse. Avec 50 centimètres de neige prévus dans le week-end, le domaine skiable de Grandvalira devrait être le plus gâté.

Malgré cet or blanc en abondance pour la dernière semaine des vacances d’hiver, les stations de ski ne peuvent faire abstraction de la longue période de disette sans neige. Janvier et février 2024 ont été les plus chauds jamais enregistrés sur Terre, et cela se voit sur les pistes. Au mois de février, la neige a recouvert moins de 40% de la surface des Alpes, un record pour ce mois, selon un rapport du Centre d’études spatiales de la biosphère (Cesbio), cité par franceinfo.

Comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessous, relayées par Valérie Paumier, présidente de l’association Résilience Montagne, les vacanciers ont parfois pataugé dans la boue plutôt que fait des bonshommes des neiges.

Stations fermées, neige transportée en camion

Des stations ont d’ailleurs été obligées de fermer, comme le domaine d’Artouste, dans les Pyrénées-Atlantiques, qui a connu un gros coup de chaud début février, comme le relatait Sud Ouest. La station de Gérardmer, dans les Vosges, est, elle, contrainte de clôturer la saison plus tôt que prévu, dès ce samedi, à cause du manque de neige.

La neige manquante a même poussé certains domaines à recourir à des pratiques peu vertueuses. Acculé par des accusations d’associations environnementales, le directeur de l’école de ski de La Bresse, située aussi dans les Vosges, a par exemple reconnu à l’AFP avoir transporté en camion « 70 tonnes » de neige vers la station fin décembre. Il a expliqué avoir voulu « sauver des emplois », et préserver le jardin d’enfants.

Quand l’accrobranche attire plus que le ski…

Malgré ce constat alarmant, l’Observatoire National des Stations de Montagne tire un bilan plutôt positif de cette saison de ski 2023-2024. « Si l’enneigement disparate a pénalisé la fréquentation dans certaines stations (...), le taux d’occupation se hisse à 83 %, soit +3,5 % par rapport à la saison 2022-2023 », se réjouit l’organisme, qui établit chaque année des tendances de fréquentation touristique.

Si les stations des Alpes, qui ont bénéficié d’un enneigement proche des normales font remonter l’affluence vers le haut, ce rapport note toutefois que les « stations de plus basse altitude souffrent d’un important manque de neige sur l’ensemble des massifs, notamment sur les massifs vosgien, jurassien et du Massif central ». En d’autres termes, les stations de basses altitudes n’ont pas vécu un hiver radieux, bien au contraire.

Dans le Massif central justement, Luc Stelly, directeur de l’office de tourisme du Sancy, donne le meilleur exemple d’une saison tout à fait hors normes : ce n’est pas le ski qui a attiré les foules, mais l’accrobranche qui a enregistré des fréquentations « dignes du mois d’août », raconte-t-il au Monde. Proposer aux clients des activités d’été, c’est malheureusement la nouvelle normalité qui s’impose aux domaines skiables avec le changement climatique.

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