Pour Mélenchon, Darmanin sera l’adversaire de la gauche en 2027, à « la jonction de la droite avec l’extrême droite »

Jean-Luc Mélenchon, ici prononçant un discours lors des journées d’été de LFI à Châteauneuf-sur-Isère, le 25 août 2023.
Jean-Luc Mélenchon, ici prononçant un discours lors des journées d’été de LFI à Châteauneuf-sur-Isère, le 25 août 2023.

POLITIQUE - « C’est lui que nous aurons à affronter, car c’est lui qui porte le discours de la jonction ». Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a désigné ce vendredi 25 août le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à l’offensive en cette rentrée, comme principal adversaire au sein du camp présidentiel en tant que « candidat commun » de « la jonction de la droite avec l’extrême droite ».

« Les autres finiront (...) en qualité de bagages accompagnés », a ajouté l’ancien candidat à la présidentielle lors des universités d’été de son mouvement dans la Drôme, au moment où le remuant ministre semble se positionner en vue de la succession d’Emmanuel Macron en 2027.

« Cette fois-ci on sait qui est le candidat commun », a-t-il assuré. « Le candidat commun de l’espace idéologique que représente l’orbanisme français, la jonction de la droite avec l’extrême droite, c’est M. Darmanin », a-t-il insisté, dans une référence au Premier ministre hongrois Viktor Orban, chantre des valeurs « illibérales » que ses partenaires occidentaux accusent régulièrement de dérive autoritaire.

Victoire « assez probable » de Marine Le Pen en 2027, ode aux « classes populaires » et à l’Insoumis François Ruffin... Gérald Darmanin est en ce moment sur tous les fronts en prélude à sa rentrée politique ce dimanche à Tourcoing, provoquant des remous au sein de la majorité.

Sur tous les fronts

Ce vendredi, le ministre de l’Intérieur s’est rendu à Nîmes, deux jours après la mort d’un garçon de 10 ans, victime collatérale de la guerre entre trafiquants de stupéfiants, puis jeudi de celle d’un adolescent de 18 ans, abattu sur un point de deal. Deux unités de CRS déployées, le Raid sollicité : il faut « rétablir l’ordre public, ce qui est le cas », a expliqué Gérald Darmanin sur RTL.

Mi-août, le ministre de l’Intérieur avait ouvertement témoigné de son intérêt pour la présidentielle de 2027 et distribué les critiques à l’endroit de la majorité, accusée de ne pas assez écouter les « classes populaires ». Jeudi soir, le ministre a passé une nouvelle couche dans les colonnes de La Voix du Nord.

« Le fait est que dans cinq ans, une victoire de Madame Le Pen est assez probable. Face à cela, il ne nous faudra qu’une ou un candidat. Et que nous ne nous fondions pas seulement sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes, car ça ne fait pas 51 % des voix », insiste-t-il.

Des sorties qui agacent au sein de la majorité. « 2027, c’est bien loin », avait déjà rétorqué mercredi la Première ministre Élisabeth Borne. « Les idées doivent passer avant les égos », a lancé ce vendredi dans Le Parisien le secrétaire général du parti présidentiel Renaissance, Stéphane Séjourné.

Cinglante réplique de l’intéressé dans le même journal envers cet ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, président de groupe au Parlement européen : « Je n’ai hérité d’aucune ville, d’aucune circonscription, je ne suis pas élu sur une liste à la proportionnelle. Je suis, c’est vrai, différent : d’origine modeste et issu de l’immigration, cela gêne peut-être ».

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