Mélenchon candidat en 2027 ? Le leader insoumis entrouvre la porte à sa succession

Jean-Luc Mélenchon lors du 2nd tour des élections législatives le 19 juin 2022.
CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Jean-Luc Mélenchon lors du 2nd tour des élections législatives le 19 juin 2022.

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Jean-Luc Mélenchon lors du 2nd tour des élections législatives le 19 juin 2022.

POLITIQUE - La présidentielle 2027, ce sera sans lui. Jean-Luc Mélenchon, déjà trois fois candidat à l’Élysée, confirme ce mardi 6 septembre qu’il préférerait laisser sa place dans cinq ans. À qui ? C’est la question qui se pose désormais au sein de La France Insoumise, à la recherche de son ou sa nouvelle cheffe de file.

L’ancien parlementaire, désormais sans mandat politique, n’entend pas retenter sa chance à la tête de l’État. « Je souhaite être remplacé […]. Je ne suis pas candidat à la candidature permanente. Je l’ai fait déjà trois fois, parce que la nécessité commandait », rappelle Jean-Luc Mélenchon dans un entretien fleuve accordée au site Reporterre.

Ironisant sur son âge — « Nous sommes tous mortels, cher ami, et à partir d’un certain âge, la probabilité augmente » —, l’ex-candidat LFI estime qu’il est désormais l’heure de passer le flambeau à celles et ceux qui « sont capables d’incarner un rôle pareil » au sein de « la nouvelle génération ».

La mise en garde de Mélenchon à LFI

La succession de Mélenchon est dans tous les esprits à la France Insoumise. L’ex-député s’est attaché à « former » les jeunes recrues qui l’entourent mais n’a jamais voulu désigner d’héritier. Sa seule « consigne » ? « Faites-vous aimer. Celui ou celle qui sera le plus aimé du grand nombre, vous verrez que cela vous paraîtra naturel de dire : ’Allez, vas-y !’ », explique-t-il. Avec cette mise en garde : « Le premier qui déclenche une guerre civile [au sein du mouvement], il aura affaire à moi. »

Au sein du mouvement, la question d’un candidat pour 2027 est pour l’instant renvoyée à plus tard : « On est loin de la succession, mais il faudra se poser la question », déclarait le matin même le député LFI Alexis Corbière. Lui, comme sa collègue de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, plaident d’abord pour une réflexion sur l’organisation interne de la France Insoumise et « la ligne politique » à adopter pour la suite.

Au soir du premier tour de la présidentielle, « Jean-Luc Mélenchon avait dit ’il faut faire mieux’. Ça ne veut pas dire ’faire pareil’ », a souligné Alexis Corbière sur Public Sénat. « Au-delà de la personne, il faut savoir quelle est la ligne politique et le discours politique que nous avons, pour à la fois garder ce que nous avons accumulé et aller plus loin », a-t-il expliqué, évoquant des « zones de faiblesse » à identifier.

Pour François Ruffin, elles sont déjà toutes trouvées. Sur France Inter ce mardi, le député de la Somme (apparenté LFI) a fait part de ses « doutes » sur la volonté de « la gauche » dans son ensemble d’aller chercher « l’électorat populaire de la France des Gilets jaunes, des France périphériques« , aujourd’hui acquis au Rassemblement national.

Le reproche à peine voilé en direction de la France Insoumise a immédiatement fait réagir Alexis Corbière. S’il a reconnu qu’il fallait « faire mieux », il a fait valoir « les bons scores » de la NUPES « chez ceux qui gagnent moins de 1 250 euros ». « Opposer les citoyens des quartiers et des campagnes en invisibilisant la mobilisation des premiers pour dire qu’on n’a pas parlé aux seconds, c’est participer à la logique de division du peuple de nos adversaires », a aussi commenté Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne.

Le retrait de Jean-Luc Mélenchon ne se fera pas sans un vaste débat à la France Insoumise, sur le fond autant que sur la forme. De son côté, à 71 ans, le chef sur le départ entend désormais se consacrer à sa fondation La Boétie. « J’ai formulé pour la première fois une théorie d’ensemble qui nous permet la synthèse entre l’écologie politique, l’héritage du socialisme historique, le républicanisme, et ça s’appelle la théorie de l’ère du peuple et de la révolution citoyenne. Ma tâche est de terminer ce travail intellectuel », précise-t-il.

À voir également sur Le HuffPost : Mélenchon s’explique sur son tweet sur le « droit au silence »

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