“Megalopolis”, l’ambitieuse “folie de Coppola”, fait parler la Croisette

“On peut tout dire de son dernier film, kitsch, prétentieux, discontinu, mais on ne peut s’empêcher de reconnaître son ambition hors du commun”, résume le Corriere della Sera au moment d’évoquer Megalopolis. “La folie de Coppola”, comme l’écrit le journal italien, a été présentée jeudi soir en compétition à Cannes. Projection suivie d’une standing ovation de sept minutes, une durée pas inhabituelle à l’échelle du festival.

Le réalisateur américain de 85 ans, comme toute la presse le rappelle, a financé son film avec ses propres moyens. Cent vingt millions de dollars – le budget estimé – obtenus notamment en hypothéquant certains de ses vignobles dans le nord de la Californie. Le projet remonte au début des années 1980. D’où l’attente et l’excitation générées par cette histoire de l’architecte César Catilina – interprété par Adam Driver – dans le décor futuriste de New Rome – largement inspiré de New York. Dans ce film “débordant d’idées qui menace de se noyer dans le foisonnement de ses pensées”, Francis Ford Coppola “pose la question de savoir quand un empire mondial doit s’effondrer”, salue Die Welt.

“Regarder Megalopolis, pour tout cinéphile passionné ou du samedi soir, est comme assister à la messe pour tous les fidèles”, annonce El Mundo. Mais “le film, dans lequel le plus grand cinéaste vivant (ou l’un d’entre eux) a investi toute sa vie […] est – pas nécessairement dans cet ordre – pesant, pompeux, erratique, indulgent, arrogant et même laid (très laid)”, regrette le quotidien espagnol.

Son concurrent El País est plus dur encore, titrant sur “la chute de l’empire Coppola”, puisque le scénario fait allusion à l’Empire romain. “Le projet qui obsède le cinéaste depuis quarante ans reste une absurdité colossale”, se lamente la critique. Fustigeant un scénario “aussi prétentieux que vide” et un film “délirant dans le pire sens du terme”, le journal de Madrid trouve le film si “laid qu’il vous oblige à vous demander comment il a pu coûter autant d’argent avec des costumes et des décors crasseux, voire ringards”.

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