La mégafaune malgache décimée par l'humain mais pas par la chasse

Ce sont les activités de l'homme et l'arrivée d'espèces domestiques qui semblent avoir joué un rôle important dans les extinctions d'espèces sur l'île rouge.

Pendant des siècles, de très nombreuses espèces de gros animaux ont prospéré à Madagascar telles que l'oiseau-éléphant, la tortue géante, le lémurien géant, l'hippopotame ou le mystérieux Voay robustus, un crocodile à corne dont l'existence réelle était discutée jusqu'il y a peu. Toute cette mégafaune a disparu il y a environ 1000 ans pour des raisons encore mal explicitées mais beaucoup y voient la responsabilité de l'homme et essentiellement une conséquence d'une chasse intensive menée lors de l'arrivée des ancêtres de l'actuelle population. Une histoire trop simple à en croire les chercheurs en géoanthropologie de l'Institut Max Planck.

Nouveaux fossiles

Pour mieux cerner les causes de la disparition de la mégafaune malgache, ils ont fouillé trois étangs côtiers et une grotte du sud-ouest de l'île. Les restes découverts (ossements et charbon) ont été datés au carbone 14 et ont permis d'établir une friche de l'occupation animale et humaine sur les 6000 dernières années. Les résultats, publiés dans la revue Scientific Reports, révèlent ainsi l'existence de plusieurs épisodes de sécheresse au cours desquels la faune s'est déplacée, en quête d'eau. Les premiers signes tangibles de présence et d'activité humaines datent de 2000 ans avec notamment des coquillages ouvragés. Toutefois d'autres recherches, se basant sur la présence d'entailles sur des os, font remonter l'occupation humaine de Madagascar à près de 10.000 ans.

Mais le véritable essor de la population a débuté il y a 1000 ans, quand deux petits groupes d'individus, l'un d'origine austronésienne et l'autre d'origine africaine parlant le bantou, se sont rencontrés. Après cela, la population à commencer à croître et de premiers centres urbains sont apparus. Il est ainsi estimé que le nombre de Malgache a grandi d'un facteur 100 il y a entre 1000 ans et 300 ans. En témoigne une augmentation spectaculaire des charbons de bois et des ossements d'espèces domestiquées, telles que le zébu et les chiens, à partir de [...]

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