Mégabassines de Sainte-Soline: les violents affrontements vus depuis l'intérieur d'un camion de gendarmerie

Jets de projectiles, explosions... Au lendemain des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre en marge d'une mobilisation contre les mégabassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, BFMTV a obtenu de la gendarmerie nationale des images qui témoignent de la violence des heurts.

Filmées depuis un camion de la gendarmerie, elles montrent le véhicule essuyer de nombreux projectiles, difficiles à distinguer.

Le bilan montre également la violence des affrontements: les organisateurs, qui dénoncent des "violences policières sidérantes de brutalité", font état de quelque 200 blessés au sein de leurs rangs. Les autorités, elles, font état de 29 gendarmes blessés, dont 2 en "urgence absolue" et de 7 manifestants blessés dont 3 pris en charge en urgence absolue, dans un dernier bilan publié dimanche. L'un d'eux, souffrant d'un traumatisme crânien, se trouve toujours entre la vie et la mort.

Aucune interpellation

"Quatre véhicules de gendarmerie ont été incendiés", ont précisé les autorités et "aucune interpellation" n'a pu être effectuée pendant la manifestation, "compte-tenu de l'extrême violence des affrontements".

Au total, "62 couteaux, 67 boules de pétanque, sept artifices, six bidons d'essence, 12 pierres et parpaings, 13 haches/machettes, cinq matraques ou battes de baseball, 20 aérosols/bonbonnes de gaz, 69 équipements de protection et 95 outils divers ont été saisis ou remis volontairement à l'occasion de ces contrôles préventifs".

Au moins 6000 personnes selon la préfecture, jusqu'à 30.000 selon les organisateurs ont convergé vers cette bassine en chantier, pour "stopper" la construction de ce réservoir à ciel ouvert, destiné à l'irrigation agricole, contesté de longue date. Plus de 300 membres des forces de l'ordre ont été déployés pour défendre le site.

Les autorités et les organisateurs se renvoient la responsabilité des affrontements, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dénonce la violence "inexcusable" de "l'extrême gauche", tandis que les organisateurs mettent en cause une "violence absolument criminelle" des forces de l'ordre.

"On a assisté à des scènes de guerre" qui illustrent "une dérive violente de l'État", a lancé lors d'une conférence de presse l'eurodéputé EELV Benoît Biteau, au lendemain de cette manifestation.

Le dispositif des forces de l'ordre reste en place ce dimanche, mais aucune nouvelle manifestation n'est prévue.

Article original publié sur BFMTV.com