Mégabassines de Sainte-Soline: le ministre de l'Agriculture défend un "projet vertueux"

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, le 25 mars 2023. - BFMTV
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, le 25 mars 2023. - BFMTV

De violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants opposés à la création de "bassines" à Sainte-Soline, dans le département des Deux-Sèvres, ont eu lieu ce samedi, faisant plusieurs centaines de blessés.

Depuis plusieurs mois, des rassemblements sont régulièrement organisés pour protester contre ces réserves d'eau qui recueillent en partie l'eau de pluie, mais sont aussi alimentées par les nappes phréatiques.

Elles permettent de "prélever l’eau dans le milieu en hiver, de la stocker puis de l’utiliser en été quand les conditions hydroclimatiques le requièrent", peut-on lire sur le site de la Coopérative de l'eau, à l'origine du projet dans les Deux-Sèvres.

Invité de BFMTV, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau assure que les mégabassines sont un "projet vertueux".

"Notre survie à tous"

"L'objectif est de passer de 21 millions de mètres cube prélevés en été à 6 millions de mètres cube", résume le ministre. Le projet "va permettre qu'il y ait plus d'eau en été dans les nappes".

"C'est un projet vertueux", lance-t-il.

Face au gouvernement, les opposant aux bassines protestent contre l'accaparement de l'eau par les agriculteurs. "On se bat de manière aussi acharnée car il en va de notre survie à tous: il s’agit de prendre l’eau des nappes phréatiques", déplore sur BFMTV Julien Le Guet, porte parole du collectif Bassines non merci.

Vers un changement de modèle agricole?

"L'eau qui est mise sur les champs c’est pour qui? Pour les agriculteurs ou pour nous nourrir?", s'interroge en réponse Marc Fesneau sur notre antenne. "Cette eau est un bien commun mais l'alimentation est aussi un bien commun", se justifie le ministre.

"On a besoin de retenues d’eau", complète-t-il.

S'il soutient que ce projet "engage le modèle vers son évolution", les détracteurs soulignent surtout que ces bassines n'encouragent pas à changer le modèle agricole, gourmand en eau. "C'est un projet dans lequel les agriculteurs s’engagent à utiliser moins de produits phytosanitaires et à utiliser moins d’eau", argumente Marc Fesneau.

En outre, les opposant aux bassines pointent aussi du doigt l'incidence des travaux sur une surface de plusieurs hectares, avec la pose de bâches en plastique et l'impact pour la biodiversité, car l'eau qui va se retrouver dans ces réservoirs ne va pas ruisseler dans les cours d'eau à proximité.

Article original publié sur BFMTV.com