Médine juge « dérisoire » l’emballement autour de sa venue chez EELV et la maintient

Le rappeur Médine, ici assitant à une manifestation avec les employés en grève de TotalEnergies devant la raffinerie de Gronfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), le 24 mars 2023.
Le rappeur Médine, ici assitant à une manifestation avec les employés en grève de TotalEnergies devant la raffinerie de Gronfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), le 24 mars 2023.

POLITIQUE - « On me prend pour un poseur de bombes, alors que je suis un démineur ». Médine prend la parole sur la polémique qui n’en finit plus d’enfler à propos de ses invitations jeudi aux universités d’été d’Europe Écologie-Les Verts et samedi à celles de La France insoumise.

Le rappeur de 40 ans a donné deux interviews ce mercredi 23 août dans la presse pour se défendre et donner son point de vue.

« Je trouve l’emballement médiatique dérisoire, ça me met au centre de la rentrée politique alors que je n’étais qu’une ligne dans les journées d’été des écologistes, qu’un intervenant extérieur comme il y a en des dizaines. Cela me dépasse », déplore-t-il auprès de Paris-Normandie.

« J’ai été contacté pour une explication de texte, cela fait vingt ans que je traite les sujets les plus clivants de notre société. C’est tout à leur honneur de vouloir élargir les intervenants. L’objet de cette rencontre, c’est de parler de la société à travers la culture », explique-t-il dans le quotidien régional, lui qui annonce maintenir sa présence aux deux universités d’été.

Un simple tweet, dans la torpeur du mois d’août, avait suffi à relancer les accusations d’antisémitisme contre lui. Dans un message au centre de toutes les attentions politiques, l’artiste avait qualifié l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés, de « resKHANpée ». Il avait ensuite reconnu l’emploi d’une « formule pas adaptée, qui a certainement dû heurter des personnes ».

Dans Paris-Normandie, il donne le contexte et se justifie sur ce tweet qui fait tant parler aujourd’hui. « C’est une réponse à quelqu’un qui m’attaque en me traitant de “déchet à trier”, en lien avec les universités d’été. Je réponds en parlant de Rachel Khan qui vient du hip-hop, reçoit des compliments sur son livre de Marine Le Pen. Mon tweet parlait de ça, c’est une maladresse avec le mot rescapé qui ne prenait pas en compte la charge historique », se défend Médine. « Je ne savais pas qu’elle avait une histoire familiale liée à la Shoah. Ma propre famille utilise ce mot “khan” avec la même orthographe, c’est un sobriquet familial depuis cinq ans. »

« C’est une erreur, je le reconnais »

Dans son autre interview du jour, au Parisien, il fait son mea culpa : « c’est une erreur, je le reconnais. C’est un tweet maladroit, car je n’avais pas en tête l’histoire de sa famille. Depuis trois semaines, on m’invective sur les réseaux et j’ai flanché. Je me suis aussitôt excusé envers elle et les familles de déportés. »

« Le racisme et l’antisémitisme, je les combats sur le terrain depuis vingt ans, au plus près des gens qui développent des discours complotistes et que les politiques ne vont plus voir. On me prend pour un poseur de bombes, alors que je suis un démineur. C’est une malédiction que je porte », regrette encore dans Le Parisien le Havrais, qui débattra jeudi avec la patronne des écologistes Marine Tondelier. Celle-ci a annoncé qu’elle sera « extrêmement attentive » aux dires de l’artiste.

Au passage, dans Paris-Normandie, Médine se justifie à nouveau de la « quenelle » effectuée il y près de dix ans avec le polémiste Dieudonné. « Je croyais que (c’)était de la liberté d’expression », assure-t-il, disant avoir compris « trop tard » qu’il s’agissait d’un « signe de ralliement antisémite ».

Le rappeur échangera aussi samedi chez LFI avec la patronne des députés insoumis Mathilde Panot. L’accueil à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) devrait être moins réservé. « Médine n’est pas raciste », avait ainsi évacué Jean-Luc Mélenchon, qui clôturera dimanche par un meeting le rassemblement de son mouvement.

Les maires écologistes de Bordeaux, Pierre Hurmic, et de Strasbourg, Jeanne Barseghian, ne participeront eux pas aux journées d’été de leur parti cette semaine en raison de la venue du rappeur.

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