Les médecins diplômés à l’étranger "autorisés à travailler" durant les prochains mois
Un statut pérennisé. Le gouvernement va prolonger les autorisations de travail des médecins à diplôme étranger qui étaient menacés de perdre leur poste après avoir échoué à un concours sélectif, et permettre aux lauréats du concours de rester dans leurs services actuels, a annoncé lundi la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin.
Dans un communiqué, elle explique vouloir, à la demande du président de la République, "sécuriser la situation des Padhue (praticiens à diplôme hors Union européenne), médecins devenus indispensables à notre système de santé".
Plusieurs milliers de candidats concernés
Ces praticiens, qui travaillent souvent depuis plusieurs années dans les établissements de santé français, étaient cette année contraints de réussir un concours sélectif, appelé "épreuves de vérification des connaissances" (EVC), pour pouvoir continuer à exercer.
Un régime dérogatoire qui permettait auparavant aux établissements d'embaucher des non lauréats sous divers statuts précaires s'est "éteint" au 31 décembre, rendant impossible leur maintien en poste.
Mais le nombre limité de places à ce concours -2.700 postes pour plusieurs milliers de candidats, qui peuvent aussi passer ce concours depuis l'étranger- avait laissé une grande partie d'entre eux sur le carreau, certains se retrouvant même "sans papiers" car leur carte de séjour est souvent conditionnée à leur travail.
"Il était temps"
Chefs de service et syndicats hospitaliers avaient aussi dénoncé la répartition territoriale prévue pour les lauréats du concours, établie par les services de l'État, estimant qu'elle allait priver de nombreux services d'une partie de leurs bras.
Les médecins qui n'ont pas eu le concours "ne seront pas laissés sans solution: le gouvernement les autorisera à continuer de travailler durant les mois à venir", annonce Catherine Vautrin dans son communiqué.
"Il était temps, c'est un premier élément de réponse à cette situation d'urgence qui était inacceptable", a réagi auprès de l'AFP la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Mais des points "restent à régler", dont la durée "trop courte" des titres de séjour.