La mère d'une militante d'ETA : «On savait très bien que ça finirait, dans le meilleur des cas, en prison»

Une manifestation de militants basques contre les arrestations, le 17 décembre 2016 à Bayonne.

Lorentxa, la fille de Jeannine, a été arrêtée à Auch en 2001. Condamnée à vingt-sept ans de prison pour son appartenance à ETA et son soutien logistique à des membres de sa direction, elle purge sa peine à la prison de Roanne.

Réputée pour son franc-parler au sein de la mouvance indépendantiste, Jeannine, retraitée de 64 ans, dont la fille, 42 ans, entame sa dix-septième année de détention à Roanne (Auvergne-Rhône-Alpes), témoigne du quotidien des familles de prisonniers basques. «Avec les remises de peine, Lorentxa sortira de prison en 2023. Toutes ses demandes de liberté conditionnelle et de confusion des peines sont systématiquement rejetées du fait de son appartenance à une "organisation terroriste". Nous ne sommes pas dans le droit mais dans une forme d’acharnement», accuse-t-elle dans un café près de la gare de Bayonne. Jeune femme «calme et posée», Lorentxa a grandi «dans une famille attachée à l’identité basque».«Petite, elle est allée à l’ikastola [école basque, ndlr] pour grandir en apprenant l’euskera [le basque, ndlr]. Pour ceux de ma génération, il était interdit de parler basque en dehors de la maison», poursuit-elle.

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«Comme des centaines de familles», Jeanine et son compagnon ont appris «du jour au lendemain» l’engagement de leur fille dans la lutte armée. Etudiante en anthropologie, elle a mis ses parents «devant le fait accompli». «Elle l’a fait pour nous protéger. Ça remue. On savait très bien comment ça pouvait se terminer : dans le meilleur des cas en prison.»

«Le coût minimum d’une visite, c’est 300 euros»

Bayonne-Roanne : 1 200 kilomètres aller-retour. «Nous faisons ce trajet une fois par semaine. Les parloirs commencent le vendredi après-midi et se terminent le dimanche soir. On a droit à trois parloirs de deux heures. Qu’il neige ou pas, on démarre en voiture le vendredi après-midi pour être sur place le samedi matin à 8 heures. On reprend la route le dimanche après le parloir du matin (...)

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