Robert Ménard parraine Marine Le Pen "malgré les désaccords"

Marine Le Pen et robert Ménard  - PASCAL GUYOT / AFP
Marine Le Pen et robert Ménard - PASCAL GUYOT / AFP

Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national mais aussi grand ami d'Eric Zemmour, a apporté officiellement son parrainage ce vendredi à la candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen, "malgré les désaccords" entre eux.

"On n'est pas obligés d'être d'accord sur tout pour travailler ensemble", a déclaré lors d'une conférence de presse l'édile, qui assure avoir désormais "beaucoup moins" de désaccords avec Marine Le Pen.

"Le Pen comprend qu'on puisse être en désaccord"

Premier point de divergence depuis cette annonce: Emmanuel Macron. Plus précisément, la réaction à ses propos controversés sur les Français qui refusent de se faire vacciner. La candidate du Rassemblement national a qualifié le chef d'Etat de "pyromane", assurant qu'"il ne fait que désunir les Français."

876450610001_6290480080001 Interrogé sur BFMTV, le maire de Béziers a soutenu être totalement d'accord "sur le fond" avec Emmanuel Macron, qualifiant les réfractaires à la vaccination de "gens problématiques." "Eux menacent notre liberté à nous de retrouver une vie normale. Cela ne me choque pas ce que dit le chef de l'Etat", a-t-il affirmé.

Peu importe que la candidate qu'il parraîne exprime un autre point de vue, selon lui. "Ce qui a changé radicalement c'est que Marine Le Pen comprend aujourd'hui qu'on puisse être en désaccord avec elle sur tel ou tel point sans qu'on en fasse un fromage, pour parler vulgairement", a-t-il argumenté.

De quoi justifier son soutien. "Comme n'importe qui je fais des compromis. Je me dis aujourd'hui: 'qui est le mieux placé pour mettre en place une politique, en particulier dans un certain nombre de questions de société, sur l'immigration, la sécurité, l'autorité?' Et je pense que c'est Marine le Pen."

"Mon but n'est pas de chercher des clones"

Des propos qu'il développait un peu plus tôt en conférence de presse. "J'ai eu des mots injustes à ton égard (...) mais en même temps, les choses ont changé. Le Rassemblement national n'est pas le Front national", a soutenu Robert Ménard. "Il y a quelques années tu étais plus clivante que tu ne l'es" mais "Marine, elle fait une campagne très différente de 2017, elle a pris une dimension différente, elle incarne mieux la fonction présidentielle", a-t-il salué.

"On peut travailler ensemble quand on a des désaccords", a renchéri Marine Le Pen, en redisant vouloir un gouvernement "d'union nationale, ce qui présuppose des désaccords". "Mon but ce n'est pas de chercher des clones, c'est de convaincre au-delà" du RN, auquel Robert Ménard n'a jamais adhéré.

"Robert a eu des mots durs pour moi mais il faut l'accepter" et "être capable de passer au-dessus de soi-même pour mettre en place les conditions du rassemblement", a-t-elle ajouté. Les deux responsables d'extrême droite avaient déjà scellé leur réconciliation le 16 février 2021. 876450610001_6290008445001

Vendredi ils n'ont pas caché leurs divergences par exemple sur le pass vaccinal, soutenu par Robert Ménard et contesté par Marine Le Pen, ou sur les clivages politiques. "Moi je crois à un clivage droite gauche", a dit Robert Ménard, défenseur d'une "union des droites". "Moi non", a répondu Marine Le Pen.
Robert Ménard a redit son souhait d'une rencontre en février entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, pour qu'ils conviennent de se désister en faveur du mieux placé. Le maire de Béziers avait reçu le 16 octobre dans sa ville Eric Zemmour pour une conférence aux allures de meeting, où l'ancien éditorialiste avait souhaité "enlever le pouvoir (aux) contre-pouvoirs" tels que "la justice, les médias, les minorités".

Article original publié sur BFMTV.com