"Je suis là pour réclamer mon argent" : une Libanaise braque sa banque pour faire soigner sa sœur malade

Manifestation contre une réforme du gouvernement libanais visant à taxer les appels téléphoniques, à Beyrouth, devant le palais du gouvernement, le 17 octobre 2019 (photo d'illustration) - STRINGER © 2019 AFP
Manifestation contre une réforme du gouvernement libanais visant à taxer les appels téléphoniques, à Beyrouth, devant le palais du gouvernement, le 17 octobre 2019 (photo d'illustration) - STRINGER © 2019 AFP

Une jeune femme de 27 ans a braqué sa propre banque ce mercredi pour financer le traitement de sa soeur atteinte d'un cancer.

C'est un geste désespéré. Safi Hafiz a tenté le tout pour le tout ce mercredi à Beyrouth. Cette activiste, connue au pays du Cèdre, a braqué sa banque pour récupérer de l'argent stocké sur son compte bancaire afin de payer les traitements de sa sœur atteinte d'un cancer.

La jeune femme âgée de 27 ans est entrée dans les lieux armée d'un pistolet, rapporte un journaliste de Libération, présent sur les lieux par hasard. Aidée par quelques complices, elle demande les 20.000 euros qui se trouvent sur son compte en banque.

"Je suis là pour réclamer mon argent", clame-t-elle dans un chaos général.

"Je ferai tout pour la sauver"

Les employés sont alors pris de panique et se sont réfugiés à terre. La jeune femme menace de s'immoler avec de l'essence si elle n'obtient pas gain de cause. Sur une vidéo postée en live sur les réseaux sociaux, la jeune Libanaise a expliqué être là pour "soigner sa sœur", présente à quelques mètres de là.

"Ma banque ne me donne qu’à peine 200 dollars par mois, raconte Sali. Alors que ma sœur a besoin du médicament Tecentriq pour son cancer qui coûte toutes les deux semaines plusieurs milliers de dollars, environ 50 000. Je ferai tout pour la sauver", raconte-t-elle.

Sali parvient alors à retirer entre 12.000 et 13.000 dollars ce mercredi. Depuis 2019, les Libanais se voient imposer le montant de devises qu'ils peuvent retirer en raison de la grave crise économique qui touche le pays. La monnaie libanaise a perdu près de 80% de sa valeur et le salaire minimum est descendu à 50 dollars par jour.

Elle est toujours en fuite

Par ailleurs, l'État ne finance quasiment plus les traitements médicamenteux, ni les soins. Nombreux sont les malades qui ont arrêté leur traitement en raison du coût trop élevé des soins.

Safi et les quelques activistes présents parviennent à s'enfuir environ trente minutes après. Les forces de l'ordre sont intervenues chez elle, et ont interpellé plusieurs de ses complices. La jeune femme, elle est toujours en fuite. Dans une interview accordée à des médias libanais, elle assure que son arme était factice.

Ce n'est pas le premier coup d'éclat du genre dans le pays, le même jour un autre homme a tenté de braquer une banque au nord-est de la capitale, sans succès, selon les médias locaux. Il y a quelques semaines, un homme a également forcé un bâtiment bancaire pour payer une intervention chirurgicale pour son père.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Il tente un braquage avec une queue de billard, sans succès