Lyonel Trouillot : « Nombreux les Haïtiens qui veulent partir, mais nombreux aussi ceux qui veulent rester »

« Veilleuse du calvaire » est le nouveau roman de Lyonel Trouillot.  - Credit:Marc Melki
« Veilleuse du calvaire » est le nouveau roman de Lyonel Trouillot. - Credit:Marc Melki

Veilleuse du calvaire, nouveau roman de Lyonel Trouillot, repéré dans sa première liste par le prix Fémina, donne voix à une femme témoignant de ce que fut, et de ce qu'est devenue, une colline du haut de la ville. Autrefois, la nature étincelante et les oiseaux faisaient de ce lieu un paradis, puis vinrent « les chasseurs, les arpenteurs, les notaires, les banquiers, la loi, le pouvoir, l'ordre, la bienséance, la torture, le viol, les conventions » et une OPA immobilière l'a ravie à ceux qui aimaient s'y aimer, nous raconte ce roman. On y rencontre un soi-disant major allemand, un couple de jeunes amoureux et un autre dont le mari bat sa femme. Toujours, chez Trouillot, les femmes sont courageuses et porte-parole, veilleuses se transmettant le flambeau des récits passés et présents, ainsi celui-ci, que va transcrire un « chroniqueur chauve », écrit Trouillot se moquant de lui.

Mais son art de « faire des histoires une histoire » est ici une fois encore à l'œuvre. Il continue de donner voix aux sans-voix dans Moi, un autre texte (en français et en créole) où il donne parole à l'intériorité des siens. Et à cette même maison d'édition (Atlantiques déchaînés), dans la lignée des textes qu'il avait rassemblés pour Haïti parmi les vivants (Actes Sud-Le Point), après le séisme de 2010, il a coordonné les plumes d'écrivains cette fois confirmés, publiant leurs « témoignages littéraires sur la crise politique en Haïti » : Nouvelles du peyi lòk. À l'occasion de son [...] Lire la suite