Comment lutter contre la désinformation ?

Sur la gauche de l’image, un motif se répète à l’infini. C’est celui d’une mire, comme celle des vieux téléviseurs, censée permettre de régler, d’étalonner ou de corriger l’affichage avec des valeurs standardisées. En face le même motif est brouillé, distordu. Au centre ces mots : “Fake News ?” “Étude sur la menace que représente la désinformation en ligne”, explique le sous-titre.

L’édition datée du 6 juin de Nature rassemble une série d’articles et d’études scientifiques qui examinent le fléau que représente la désinformation et tentent d’en évaluer les risques réels. D’aucuns, nombreux, considèrent en effet que les fausses informations, qui se propagent à toute allure, menacent de saper la société, d’exacerber la polarisation des opinions et même de déstabiliser les élections.

Les chercheurs tiennent à souligner qu’il est possible de lutter contre la désinformation. Pour cela, les plateformes et les régulateurs doivent agir et rassembler des informations sur la façon dont les fausses nouvelles se diffusent et pourquoi dans diverses sociétés à travers le monde”, résume l’édito.

L’assaut du Capitole comme terrain d’étude

En étudiant ce qui s’était passé sur Twitter (aujourd’hui baptisé X) avant et après l’assaut du Capitole aux États-Unis, le 6 janvier 2021, des chercheurs ont par exemple mis en évidence que l’interdiction et la suppression de 70 000 comptes soupçonnés de faire circuler des fake news coïncidaient avec une baisse considérable de la diffusion de fausses informations. Difficile de savoir si cette interdiction a eu effet direct sur le comportement des utilisateurs restants sur Twitter ou si la violence des événements a eu un effet indirect sur ce qui se partageait en ligne.

Quoi qu’il en soit, écrivent les chercheurs :

“Ces événements ont constitué une expérience grandeur nature montrant comment il était possible de lutter contre la désinformation sur les réseaux sociaux grâce aux conditions d’utilisation.”

Une autre équipe s’est intéressée aux liens entre publicité et fake news. Elle montre que les entreprises qui utilisent l’achat automatique d’espace publicitaire ont dix fois plus de risques de voir leurs annonces atterrir sur des sites de désinformation. “Bien qu’il soit possible de vérifier où leurs annonces apparaissent, la plupart des responsables de la publicité sous-estiment leur part de responsabilité dans la diffusion de fausses nouvelles – de même que les consommateurs”, décrypte Nature dans son édito.

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