Lutte contre les violences faites aux femmes: "on a fait le job", estime Eric Dupond-Moretti

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti à Paris le 25 août 2021 - Eric PIERMONT © 2019 AFP
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti à Paris le 25 août 2021 - Eric PIERMONT © 2019 AFP

Dans la lutte contre les violences faites aux femmes, le gouvernement "a fait le job", a soutenu ce mercredi le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti au cours d'une audition devant la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale.

"Durant cette mandature on a fait énormément de choses même si le crime nous rappelle parfois, hélas, qu'on n'en a pas fait assez peut-être", a estimé le ministre de la Justice, en rappelant notamment la mise en place des téléphones "grave danger" (TGD), des bracelets anti-rapprochements (BAR) et de nouvelles places d'hébergement. 876450610001_6283610288001

"La critique nihiliste est absolument insupportable"

"On a donné à toutes les juridictions les moyens" d'agir pour les femmes victimes de violences, a affirmé le Garde des Sceaux . "Chaque fois qu'un TGD ou un BAR est utilisé il est remplacé tout de suite et on a les stocks suffisants".

Vendredi dernier, une femme a été tuée à coups de couteau au pied de son immeuble à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) par son ex-compagnon qui venait de sortir de prison pour des violences commises sur sa femme. Cette femme disposait d'un TGD mais l'appareil a été retrouvé à son domicile.

"J'entends: 'On fait rien, on fait rien' à chaque fois qu'il y a un malheur et un drame, on attend même pas le temps de la compassion... La critique nihiliste est absolument insupportable", a lancé le Garde des Sceaux en justifiant notamment la recherche d'hébergement pour les auteurs de violences. 876450610001_6284174670001

Héberger les auteurs

"Il faut évidemment héberger les victimes mais il faut aussi faire en sorte que les auteurs soient hébergés car sinon ils n'ont qu'une envie: soit de franchir le périmètre géographique du BAR, soit se moquer 'comme de colin-tampon' du téléphone grave danger et d'aller réinvestir un domicile qu'ils estiment être le leur. Je ne comprends pas qu'on ne comprenne pas ça", a t-il martelé.

"Qu'est-ce qu'on fait de ces types? On les vire de chez eux au motif qu'ils sont auteurs et on les laisse dans la rue?", s'est-il interrogé. "Alors vous êtes certains qu'on va quadrupler le nombre des malheurs".

Le ministre s'est également félicité du dispositif qui permet à une femme en situation irrégulière et victime de violences conjugales d'être prise en charge et régularisée. "On a fait beaucoup de choses et on va faire encore beaucoup de choses", a-t-il promis.

Selon un récent bilan du ministère de l'Intérieur, 146 femmes ont été victimes de féminicides, c'est-à-dire tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2019, et 102 en 2020. A la mi-novembre, le collectif Féminicides par compagnon ou ex a fait état sur Facebook des "100e et 101e" féminicides de l'année 2021 en France, selon son bilan.

Article original publié sur BFMTV.com