La lutte contre le “capitalisme woke”, nouveau cheval de bataille de l’extrême droite européenne

On l’avait quitté en pleine croisade contre une prestigieuse banque britannique qu’il accusait d’avoir clôturé ses comptes en raison de ses engagements politiques. Nigel Farage, architecte politique du Brexit, “est de retour avec un manuel pour les populistes européens”, écrit le site consacré à l’actualité européenne Politico.

L’ancien président du parti eurosceptique Ukip a décidé de s’attaquer au “capitalisme woke”, et certains responsables politiques du continent, qui ont en ligne de mire les élections européennes de 2024, ont pris note. Le sujet est en effet l’occasion pour les partis populistes de l’espace communautaire de tenter de “convaincre les électeurs qu’une élite déconnectée est trop préoccupée par le changement climatique et la diversité pour s’intéresser à leurs préoccupations”, analyse Politico.

Un angle d’attaque supplémentaire qui s’ajoute à ceux plus traditionnels. “Les partis d’extrême droite continueront à parler d’immigration, car c’est leur sujet principal, mais pour accroître leur attrait, ils doivent en quelque sorte diversifier leurs thèmes”, précise Sofia Vasilopoulou, professeur de politique européenne au King’s College de Londres, au média en ligne.

Droitisation de la vie politique européenne

Une doctrine anti-élitiste qui vient tout droit des États-Unis, où une partie des conservateurs n’hésitent pas à pointer du doigt les entreprises privées qu’ils trouvent woke. Les passes d’armes régulières entre le gouverneur de Floride Ron DeSantis et Disney en sont l’illustration.

L’importation de cette doctrine en Europe répond à un double contexte. “L’immigration a, dans une large mesure, atteint son plafond de retombées électorales”, note Sofia Vasilopoulou, d’où la nécessité pour les populistes de trouver de nouveaux sujets porteurs. Quant à Politico, le titre rapporte une “inclination vers la droite” au sein de l’Union où, notamment, le Parti populaire européen [PPE, alliance des partis conservateur européens] fait obstacle aux lois vertes pour séduire une base [électorale] qui flirte avec des partis [encore] plus à droite”.

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