L'usage récréatif du gaz hilarant interdit au Royaume-Uni

Le protoxyde d'azote est désormais considéré comme une drogue de classe C, au même titre que les stéroïdes anabolisants et le khat par exemple, ce qui signifie que "la possession (...) avec l'intention de l'inhaler indûment pour un effet psychoactif est désormais considérée comme un délit", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

"Aujourd'hui, nous envoyons un message clair à la population et notamment aux jeunes", particulièrement friands de cette substance facilement accessible et peu chère, a affirmé le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Chris Philp.

"Pendant trop longtemps, l'usage de cette drogue dans l'espace public a contribué à des comportements anti-sociaux qui sont un fléau dans nos communautés", a-t-il ajouté.

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies s'était alarmé l'an dernier d'une augmentation "préoccupante" de l’usage récréatif de protoxyde d’azote dans certaines régions d’Europe.

Ce gaz est prisé pour ses effets psychoactifs courts (de l'ordre de trois à quatre minutes), lorsqu'il est inhalé.

Au Royaume-Uni, les images de dizaines de bonbonnes jonchant les rues lors du célèbre carnaval de Notting Hill à Londres avaient notamment marqué les esprits. 13 tonnes avaient été collectées après la manifestation.

Les consommateurs s'exposent désormais à une amende et à une peine d'emprisonnement de deux ans en cas de récidive. La production et la vente du protoxyde d'azote dans un but "illégal" sont, elles, punies de 14 ans de prison, contre sept précédemment.

Cette interdiction ne concerne pas l'usage "légitime" de cette substance, utilisée par exemple dans le milieu médical comme anesthésique, dans les siphons de cuisine ou dans l'industrie.

Les Pays-Bas ont également interdit l'an dernier l'usage récréatif du protoxyde d'azote, tandis que sa vente est interdite aux mineurs en France.