L'urine, cette mine d’or qui s'ignore

Nos excréments regorgent de nutriments essentiels à la production de notre alimentation. Plutôt que de les faire passer à la trappe, autant les recycler.

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Tous les jours, de l’or se perd au fond de nos cuvettes. A grands coup d’eau, nous chassons ces excréments que l’on ne saurait voir. Pourtant, notre corps est une petite usine d’extraction de richesses. Nos déjections contiennent potassium, calcium, magnésium, fer, oligo-éléments, mais surtout deux nutriments dont les plantes ont besoin pour pousser : l’azote et le phosphore. Ce dernier se fait rare dans la nature. Alors pourquoi ne pas rendre aux sols ce qu’on leur a pris, pour qu’ils nous nourrissent à long terme ? C’est ce qu’a étudié Fabien Esculier, chercheur à l’Ecole des Ponts ParisTech et porteur du programme OCAPI (Optimisation des cycles carbone, azote et phosphore en ville).

«Aujourd’hui, l’agriculture utilise majoritairement des engrais synthétiques produits à partir de ressources fossiles. Si on veut avoir un fonctionnement soutenable, il faudrait utiliser les nutriments ingérés qu’on retrouve dans les excréments», explique celui qui a consacré sa thèse au système alimentation/excrétion. Nous ingérons et rejetons 4,5 kg d’azote par personne et par an. C’est à peu près 500 grammes pour le phosphore. Ça en fait des choses à récupérer. La majeure partie est contenue dans l’urine, ce qui en fait une meilleure source d’engrais que la matière fécale.

Recyclage d’antan

Il fut un temps où le système était plus circulaire en France. Au XIXe siècle, les agriculteurs utilisaient directement les déjections des habitants. A la fin du siècle, le tout-à-l’égout est arrivé, d’abord avec épandage des eaux usées dans les champs. Mais aujourd’hui, tout passe en station d’épuration et seule une partie des boues résiduelles retourne dans les cultures. Alors que l’on réfléchit aujourd’hui à la (...)

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