L'UE va interdire les investissements en Crimée

Militaires russes dans le port de Sébastopol. Selon des sources européennes, les dirigeants européens se sont mis d'accord pour durcir les sanctions visant la région ukrainienne de Crimée, annexée par la Russie, lors du sommet jeudi et vendredi à Bruxelles. /Photo prise le 17 septembre 2014/REUTERS/Pavel Rebrov

BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants européens se sont mis d'accord pour durcir les sanctions visant la région de Crimée, annexée par la Russie, lors du sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles, a-t-on appris mercredi de sources européennes. Selon trois responsables européens, l'UE va imposer de nouvelles limitations aux investissements en Crimée qui viseront entre autres la prospection pétrolière et gazière en mer Noire. Elle va aussi interdire à ses ressortissants d'acheter ou de financer des sociétés criméennes. Cette décision est une manière pour les Occidentaux de démontrer qu'il n'y aura pas d'assouplissement de leur position à l'égard de l'intervention russe en Ukraine en dépit de la crise du rouble. "Cela sera prêt à temps pour le Conseil européen", a dit un responsable européen. "La violation du droit international a des conséquences", a commenté un autre responsable. Les nouvelles sanctions prévoient une interdiction pour les ressortissants européens d'acquérir ou de financer des entreprises en Crimée. La dernière mouture du communiqué qui sera publiée lors du sommet des dirigeants européens précise que ces mesures confortent "l'Union dans sa politique de ne pas reconnaître l'annexion illégale de la Crimée". Les Européens ont déjà imposé un embargo sur les importations en provenance de la péninsule et interdit tous nouveaux investissements dans des projets touchant les secteurs des transports, des télécommunications et de l'énergie, y compris les investissements dans des projets pétroliers ou gaziers. "La vente, la fourniture, le transfert et l'exportation de biens et de technologie seront interdits", précise le projet de communiqué. La stratégie européenne reste celle d'un affaiblissement de la capacité de la Russie à développer son industrie énergétique qui constitue une part importante de son économie. L'annexion en mars de la Crimée, qui était ukrainienne depuis 1954, a offert à Moscou les ressources en gaz et en pétrole de la mer Noire, dont bénéficiait autrefois l'Ukraine. (Robin Emmott et Adrian Croft; Tangi Salaün pour le service français)