Des lunettes qui en mettent plein la vue

La monture mouche d'Emmanuelle Kahnh.

Marques vintage renaissantes ou jeunes créateurs : ils sont nombreux à produire des lunettes «made in France», solaires ou correctrices. Tour d’horizon d’un secteur vivace et fier de son indépendance.

C’est un curieux objet, tout simple et très compliqué. Acétate, métal, plastique ou bois, il change de matière mais à peine de forme. Cet objet, c’est la paire de lunettes, à la fois archaïque (regardons les gravures anciennes qui représentent des humanistes binoclards), une fin esthétique à lui tout seul et un artifice de modernité.

Optique ou solaire, paramédical ou futile, c’est un univers tentaculaire, dont le chiffre d’affaires pour le seul marché français est estimé à 6,2 milliards d’euros (1). Si le secteur est l’objet de luttes commerciales aux enjeux énormes, la question du plafonnement des frais d’optique par les complémentaires santé faisant actuellement naître de vifs débats, et si certains acteurs se taillent la part du lion, il est un petit mouvement en son sein: des marques indépendantes, qui produisent en France, à volume plus réduit, connaissent un succès d’estime et une réussite commerciale.

Dans ce sous-secteur, qui représente quelques points de pourcentage du marché global, se retrouve une foultitude de créateurs très différents : de la luxueuse Maison Bonnet (spécialisée dans le sur-mesure hors de prix, aimée par de nombreuses personnalités d’Yves Saint Laurent à Mitterrand en passant par Audrey Pulvar), aux jeunes gens de Waiting for the sun, en passant par le très clinquant Thierry Lasry ou d’autres pionniers, les Toulousains d’Anne & Valentin.

La prise de mesure pour les lunettes sur-mesure de la maison Bonnet. Photo DR

L’engrenage « créateur » a été enclenché par Alain Mikli, qui en 1978, à l’âge de 23 ans, a fondé son entreprise et marqué le milieu. En 2012, son indépendance économique s’achevait avec le rachat de sa société par le géant italien Luxoticca.

Les montures-mouche

Un bel exemple de cette réussite est Emmanuelle Khanh. Pour (...)

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