La Lune ne doit pas devenir le Far West spatial

Dans certaines cultures, la lune revêt une importance fondamentale.  - Credit:Florian Launette & Mégane Chêne / MAXPPP
Dans certaines cultures, la lune revêt une importance fondamentale. - Credit:Florian Launette & Mégane Chêne / MAXPPP

Alors que la Lune est au cœur de toutes les convoitises, publiques comme privées, Raphaël Chevrier, docteur en physique nucléaire, ancien journaliste scientifique, en poste dans l'industrie spatiale depuis presque une décennie, met en garde sur les potentiels écueils de la conquête spatiale. Dans son récent ouvrage, Les Saccageurs de l'espace, publié chez Buchet-Chastel, ce scientifique aujourd'hui à la tête de la communication de MaiaSpace, filiale d'ArianeGroup, dont sont issus deux lauréats de notre dernier palmarès des inventeurs, aborde les défis liés aux revendications des ressources lunaires, soulignant la nécessité d'une gouvernance mondiale transparente pour assurer un partage équitable des richesses spatiales. Objectif : éviter que cette aventure ne se mue en nouveau Far West à des millions de kilomètres de la Terre et protéger notre précieux patrimoine spatial commun.

Le Point : La construction de la station Luna Gateway en orbite sera cruciale pour le programme Artemis de la Nasa, visant à ramener l'homme sur la Lune. Quels sont les risques de cette construction pour la Lune ?

Raphaël Chevrier : Les risques que je perçois sont avant tout géopolitiques. Attention, en effet, à ne pas exporter dans l'espace les tensions que l'on connaît sur Terre. Les États-Unis ne s'en cachent pas : leur retour sur la Lune est fortement corrélé aux intentions chinoises de se poser sur notre satellite avant 2030. Tandis que les États-Unis, l'Europe, le Japon et le C [...] Lire la suite