Lula aurait accepté d'entrer au gouvernement brésilien

Selon une source proche de la présidence brésilienne, Lula a accepté de devenir ministre au sein du gouvernement de la présidente Dilma Rousseff. Cette décision devrait offrir à l'ex-chef d'Etat un certain degré de protection face à l'enquête qui le vise pour blanchiment d'argent. /Photo prise le 10 septembre 2016/REUTERS/Marcos Brindicci

SAO PAULO (Reuters) - L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a accepté de devenir ministre au sein du gouvernement de la présidente Dilma Rousseff, a-t-on appris mardi de source proche de la présidence. Cette décision devrait lui offrir un certain degré de protection face à l'enquête qui le vise pour blanchiment d'argent. Selon la source proche de la présidence, qui a souhaité rester anonyme, Lula va prendre le portefeuille de chef du secrétariat du gouvernement, chargé des relations avec le Congrès, un poste actuellement occupé par Ricardo Berzoini. En cas d'entrée de Lula au gouvernement, les investigations le concernant pour blanchiment d'argent seront transférées du bureau du juge fédéral Sergio Moro à la Cour suprême. Lula est accusé de blanchiment d'argent et d'usurpation d'identité visant à dissimuler la possession d'un appartement en front de mer. Il fait l'objet d'une procédure lancée par des procureurs. Sergio Moro, qui coordonne l'enquête Petrobras depuis la ville de Curitiba, a été jugé compétent lundi pour se prononcer sur ces charges et il a le pouvoir d'ordonner son arrestation. Le journal El Globo, qui a été le premier à dévoiler la décision de l'ex-président, a précisé que Lula en avait informé plusieurs de ses conseillers. Il devait rencontrer Dilma Rousseff dans la journée à Brasilia. L'indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo a plongé de près de 4% et le réal, la monnaie nationale, a cédé 2% contre le dollar à l'annonce de la décision. Dilma Rousseff et Lula, qui fut son mentor, sont éclaboussés par le scandale Petrobras, qui porte sur un système complexe de surfacturations et de dessous-de-table au sein de la compagnie nationale des pétrolière. Des centaines de milliers de personnes ont défilé dimanche dans les grandes villes du Brésil pour exiger le départ de la Rousseff, menacée parallèlement par une procédure de destitution. L'enquête, en cours depuis près de deux ans, a déjà conduit à l'inculpation de plusieurs dizaines de cadres d'entreprises. Des alliés politiques et d'anciens collaborateurs de la présidente Dilma Rousseff ont été arrêtés. (Daniel Flynn, Lisandra Paraguassy; Benoît Van Overstraeten, Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)