L'Ukraine, "terrain de jeu" des tensions entre Moscou et Washington

Les États-Unis affirment qu’ils assistent simplement à un défilé militaire, mais pour la Russie, il s'agit d'une "inspection"... Le conseiller américain à la sécurité nationale doit assister au 27e anniversaire de l'indépendance de l'Ukraine, à Kiev, et au défilé qui rassemble environ 4 500 militaires. La visite de John Bolton survient à un moment de tensions accrues entre Washington et Moscou. Hier, Bolton a passé sa journée avec le secrétaire général du conseil de sécurité russe à Genève. Lors d'un point presse, il a lancé un nouvel avertissement au Kremlin à quelques mois des élections américaines de mi-mandat : "Je l'ai dit clairement, nous ne tolérerons pas d'ingérence en 2018, et nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour l'empêcher." Mais la Russie est, elle aussi, sur ses gardes. Elle s'inquiète de savoir si la visite de Bolton signifie que Washington va soutenir la réélection du pro-occidental Petro Porochenko à la présidence ukrainienne en 2019. La détention du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, emprisonné pour terrorisme, ajoute à la tension entre les deux super puissances, entre Occidentaux et Russes, alors que Sentsov a entamé une grève de la faim, il y a plus de trois mois, pour réclamer la libération des prisonniers politiques ukrainiens. Ces tensions trouvent leur origine dans l'Euromaïdan fin 2013, la chute du prédécesseur de Porochenko et l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Le conflit s'est calmé depuis, mais les violences se poursuivent dans l'est de l'Ukraine. Quatre soldats ont été tués par des séparatistes ces derniers jours. L’Ukraine reste une nation en conflit, endettée et en crise et la visite de John Bolton ne devrait rien changer à cela.