L'Ukip lance sa campagne pour les législatives de mai

Nigel Farage, leader de l'Ukip. Le parti souverainiste britannique a lancé jeudi sa campagne pour les élections législatives du 7 mai mais ne semble pas attendre une percée "massive" de ses idées avant cinq ans au Royaume-Uni. /Photo prise le 12 février 2015/REUTERS/Suzanne Plunkett

CANVEY ISLAND, Angleterre (Reuters) - Le parti souverainiste britannique Ukip a lancé jeudi sa campagne pour les élections législatives du 7 mai mais ne semble pas attendre une percée "massive" de ses idées avant cinq ans au Royaume-Uni. Le mouvement anti-européen et anti-immigration, qui disait l'an dernier vouloir provoquer un "séisme politique" en Grande-Bretagne, a apparemment réduit ses ambitions, en raison notamment du système électoral qui favorise largement le parti arrivé en tête aux élections. Selon un sondage de l'institut Mori publié jeudi, la cote de l'Ukip recule de deux points, à 9%, son plus bas niveau depuis plus d'un an. Le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni plaide pour une sortie du pays de l'Union européenne et pour une réduction draconienne de l'immigration. Même s'il ne remporte par beaucoup de sièges au Parlement, il peut compromettre la réélection du Premier ministre conservateur David Cameron en captant les votes de certains "tories" déçus par la politique gouvernementale. Actuellement, l'Ukip a seulement deux députés à Westminster. Il est cependant arrivé en tête des élections européennes en mai dernier en Grande-Bretagne et les sondages le créditent en général d'environ 15% des intentions de vote. Lançant sa campagne dans une petite salle de cinéma à Canvey Island, dans le sud de l'Angleterre, son dirigeant Nigel Farage est resté prudent sur ses ambitions électorales, disant seulement espérer "un bon nombre" de députés, plus que les "deux ou trois" qu'on lui prédit généralement. "Nous sommes un parti qui espère obtenir une bonne représentation au Parlement cette année mais qui attend surtout 2020 pour y faire, peut-être, une entrée massive", a-t-il dit. Selon les sondages, ni les conservateurs au pouvoir ni les travaillistes n'obtiendront la majorité absolue en mai. Pour Nigel Farage, il n'est pas question de participer à une coalition gouvernementale mais l'Ukip pourrait envisager d'apporter son soutien à un gouvernement minoritaire, à condition d'obtenir la garantie d'un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE. Seuls les conservateurs se sont engagés à organiser un tel référendum. D'après le sondage Mori, le Labour est crédité de 36% des intentions de vote, soit deux points de pourcentage de plus que le mois dernier. Les conservateurs gagnent un point à 34%. En revanche, les Libéraux démocrates, qui soutiennent les Tories au pouvoir, reculent de deux points à 6%, leur plus bas niveau depuis 25 ans. Le parti Vert est en baisse d'un point à 7%. (Andrew Osborn, Guy Kerivel et Danielle Rouquié pour le service français)