L'UKIP au centre d'une controverse sur la discrimination raciale

Nigel Farage, chef de file du Parti de l'indépendance du Royaume-Uni. L'UKIP a provoqué une nouvelle controverse en Grande-Bretagne en réclamant l'abolition de la législation sur la discrimination positive, deux mois à peine avant les élections législatives. /Photo prise le 11 mars 2015/REUTERS/Vincent Kessler

LONDRES (Reuters) - Le Parti de l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a provoqué une nouvelle controverse en Grande-Bretagne en réclamant l'abolition de la législation sur la discrimination positive, deux mois à peine avant les élections législatives. Le parti anti-européen et anti-immigration ne compte actuellement que deux élus à la Chambre des communes mais il pourrait, en attirant des électeurs de droite lors du scrutin du 7 mai, empêcher David Cameron d'être réélu. Dans un entretien accordé à Channel Four TV, à diffuser la semaine prochaine, son chef de file Nigel Farage déclare que les lois protégeant de la discrimination en raison de la race ou de la couleur n'ont plus d'utilité. Prié de dire s'il maintiendrait ces lois s'il était élu, Nigel Farage a répondu "Non. Nous ne voyons pas les couleurs. Nous, en tant que partis, ne distinguons pas les couleurs", des propos condamnés par ses adversaires. "Nigel Farage veut se faire remarquer", a déclaré le Premier ministre David Cameron sur son compte Twitter. "Les lois protègent les gens de la discrimination raciale. C'est très préoccupant qu'il ne le comprenne pas." Ed Milliband, chef de file du Parti travailliste, quant à lui qualifié ces propos de "faux, susceptibles de semer la discorde et de dangereux", a-t-il dit. Nigel Farage s'est défendu, expliquant avoir été mal compris et disant souhaiter la révocation de toute une série de lois sur l'emploi. Il a également plaidé en faveur de la liberté qui doit être accordée aux entrepreneurs de faire valoir une préférence nationale à l'embauche au profit des Britanniques. Un sondage YouGov publié jeudi par le Sun situe UKIP à 14% des intentions de vote, très loin des 35% recueillis par le Labour ou des 34% des conservateurs. (Nicolas Delame pour le service français)