L'UE va supprimer plus de 100 millions d'euros de fonds pour la Turquie

L'Union européenne s'apprête à supprimer l'an prochain jusqu'à 175 millions d'euros d'aide à la Turquie, dans le cadre de la procédure d'adhésion d'Ankara à l'UE, et pourrait bloquer 3,5 milliards d'euros de crédits de développement à Ankara, rapportent eurodéputés et diplomates. /Photo prise le 4 septembre 2017/REUTERS/Osman Orsal

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne s'apprête à supprimer l'an prochain jusqu'à 175 millions d'euros d'aide à la Turquie, dans le cadre de la procédure d'adhésion d'Ankara à l'UE, et pourrait bloquer 3,5 milliards d'euros de crédits de développement à Ankara, rapportent eurodéputés et diplomates.

"Tant que la Turquie ne respecte par la liberté d'expression, les droits de l'homme, et s'éloigne toujours plus des normes européennes, nous ne pouvons pas financer un tel régime avec des fonds européens", a déclaré l'eurodéputé roumain Siegfried Muresan, rapporteur général du budget pour 2018.

Selon deux diplomates européens, les gouvernements de l'UE se sont entendus cette semaine avec le Parlement européen pour retirer 105 millions d'euros de fonds censés contribuer au financement de réformes politiques en Turquie et pour suspendre 70 autres millions d'euros, qui seront reversés à Ankara en cas d'amélioration de la situation des droits de l'homme.

Hormis l'argent que l'UE doit à la Turquie dans le cadre de son accord visant à empêcher les départs de migrants et réfugiés vers l'Europe, Ankara devait recevoir au total 4,4 milliards d'euros de la part de l'UE entre 2014 et 2020.

Certains gouvernements européens recommandent que certains fonds gelés par l'UE soient versés à des ONG en Turquie.

La semaine prochaine, les gouvernements et parlementaires européens devront décider si Ankara doit perdre l'accès aux 3,5 milliards d'euros de prêts de la Banque européenne d'investissement qui lui avaient été alloués jusqu'en 2020. Ces prêts pourraient être réorientés vers l'Ukraine et d'autres anciennes républiques soviétiques, disent des diplomates.

(Robin Emmott; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)