L'UE s'apprête à sanctionner des responsables vénézuéliens, annoncent des diplomates

BRUXELLES (Reuters) - Sept responsables vénézuéliens de haut rang devraient être sous le coup de sanctions de l'Union européenne dès la semaine prochaine, ont annoncé mercredi des diplomates européens à la veille d'une réunion des ambassadeurs des Etats membres.

L'UE cherche à accentuer la pression sur le président Nicolas Maduro afin qu'il trouve une issue à la crise politique au Venezuela.

Les ambassadeurs de l'UE devraient se prononcer jeudi pour une interdiction de déplacement et un gel des avoirs à l'encontre notamment du président de la Cour suprême, Maikel Moreno, du ministre de l'Intérieur, Nestor Riverol, ou encore de Gustavo Gonzalez Lopez, le chef du renseignement.

S'ils s'accordent sur ces sanctions, elles devraient être adoptées et imposées dans le courant de la semaine prochaine, précise-t-on de même source.

Ce serait la première fois que l'UE prendrait des mesures individuelles contre des responsables vénézuéliens, après avoir annoncé en novembre dernier des sanctions économiques à l'égard du pays, notamment un embargo sur les ventes d'armes.

"Le gouvernement (du Venezuela) a écrasé l'opposition et est coupable de violations des droits de l'homme, donc nous pensons qu'il est temps d'envoyer un message fort", a expliqué un diplomate européen impliqué dans les discussions.

D'après deux diplomates européens, la liste des personnes visées par les sanctions pourrait encore évoluer. Sont en priorité ciblés les hauts responsables des forces de sécurité, pour les atteintes généralisées aux droits de l'homme, particulièrement lors des manifestations contre le gouvernement l'an dernier.

Considéré comme une dictature par la France et les Etats-Unis, le régime de Maduro est accusé par de nombreux gouvernements de faire basculer le Venezuela dans l'autoritarisme et de ruiner l'économie du pays, qui dispose de la plus grande réserve de pétrole au monde.

L'UE ne semble cependant pas disposée, contrairement aux Etats-Unis et au Canada, à prendre des sanctions directes contre Maduro lui-même, afin de lui laisser la possibilité de voyager dans le cadre d'éventuelles négociations.

En août dernier, Donald Trump a signé un décret interdisant les transactions impliquant certains types d'emprunts d'Etat vénézuéliens, après avoir déjà imposé des sanctions individuelles à l'égard de Nicolas Maduro et évoqué une possible option militaire. Le chef de la Maison blanche a aussi incité l'UE à sanctionner directement le successeur d'Hugo Chavez. et

(Robin Emmott, Jean Terzian pour le service français)