L'UE et la Ligue arabe aspirent à davantage de coordination

CHARM EL CHEIKH, Egypte (Reuters) - Les membres de l'Union européenne et de la Ligue arabe ont cherché à trouver un terrain d'entente sur les questions de sécurité et les conflits régionaux au Yémen, en Syrie et en Libye lors de leur premier sommet conjoint organisé dimanche dans la station balnéaire de Charm el Cheikh, en Egypte.

Les participants ont souligné que cette réunion inédite ne serait consacrée ni au Brexit, malgré les discussions menées en coulisse par Theresa May, ni au seul sujet de l'immigration qui domine le débat politique européen depuis 2015.

"J'espère que ce sommet va pouvoir se concentrer sur notre partenariat en matière économique, en matière de travail commun, par exemple sur la Palestine pour relancer la solution à deux Etats", a déclaré Federica Mogherini, la Haute-représentante de l'UE pour les affaires étrangères.

"Mais aussi, j'espère, sur une approche commune sur le conflit en Syrie, le conflit au Yémen (...) et une action commune en Libye."

Le roi Salman d'Arabie saoudite, dont la présence à Charm el Cheikh a épargné aux Européens de devoir composer avec celle de son fils, le prince héritier Mohamed ben Salman, toujours empêtré dans le scandale de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, a plaidé pour une solution politique au Yémen, où l'armée saoudienne soutient les forces du gouvernement en exil.

Mais il aussi qualifié les combattants chiites Houthis soutenus par l'Iran de "terroristes" et les a appelés à "se soumettre à la communauté internationale".

Le sommet qui s'achèvera lundi ne devrait donner lieu à aucune initiative concrète, y compris sur la Syrie dont l'éventuelle réintégration à la Ligue arabe continue à diviser ses membres.

Le projet de déclaration finale évoque enfin avec la plus grande prudence la question des droits de l'homme, au moment où les partisans du président égyptien Abdel Fattah al Sissi, hôte du sommet, ont entamé un processus de réforme de la Constitution destiné à lui permettre de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2034, au lieu de 2022 actuellement.

Soucieux d'éviter toute polémique sur cette initiative qui effacerait l'un des rares acquis de la révolution de 2011, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, le diplomate égyptien Hossam Zaki, a assuré que ni les droits de l'homme, ni la démocratie ne figureraient de manière significative au menu des discussions avec l'UE.

Les pays occidentaux considèrent l'Egypte d'Abdel Fattah al Sissi comme un de leurs partenaires essentiels pour assurer la stabilisation de la région.

(Aidan Lewis et Mahmoud Mourad; Tangi Salaün pour le service français)