L'UE condamne les violences lors des élections au Kosovo

BRUXELLES/PRISTINA (Reuters) - L'Otan et l'Union européenne ont condamné lundi les violences qui ont empêché dimanche la tenue d'élections municipales dans la partie serbe du nord du Kosovo. Le scrutin censé sceller la réconciliation entre communautés a souligné au contraire la persistance de tensions dans cette région où vivent 40.000 à 50.000 Serbes qui rejettent dans leur majorité l'indépendance proclamée en 2008 par le Kosovo, peuplé à 90% d'Albanophones. Les élections, que les ultranationalistes serbes avaient juré de boycotter, ont été interrompues après l'attaque par des hommes masqués de plusieurs bureaux de vote dans la partie serbe de Mitrovica, où la participation a atteint à peine 10%. "Nous condamnons les violents incidents dans le nord de Mitrovica qui ont perturbé un processus électoral qui s'est déroulé de manière ordonnée dans le reste du Kosovo", a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole de la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère, Catherine Ashton. L'Otan, qui assure la sécurité du Kosovo avec environ 6.000 hommes, a promis de rester vigilante. La Serbie avait invité les Serbes du nord du Kosovo, appelés aux urnes pour la première fois, à participer au vote en espérant que cela facilitera les négociations d'adhésion de Belgrade à l'UE, censées débuter en janvier prochain en vertu de l'accord de normalisation des relations serbo-kosovares d'avril. "Ces événements mettent sérieusement en doute le succès applaudi à Bruxelles", estime Agron Bajrami, rédacteur en chef du quotidien kosovar Koha Ditore. "Belgrade et Pristina vont devoir prendre le temps de réfléchir à la manière de faire réellement fonctionner cet accord." Matt Robinson, Jean-Stéphane Brosse pour le service français